Autoboyography (Autoboyographie)- Christina Lauren

Synopsis:

Lorsque la famille de Tanner Scott quitte la Californie pour l’État, plus traditionnel, de l’Utah, le jeune homme se rend à l’évidence : il va falloir rentrer dans le placard à nouveau. Après tout, il ne lui reste plus qu’un semestre à tirer avant la liberté (comprendre : fuir l’Utah dès que possible).
C’est alors que sa meilleure amie Autumn lui lance un défi : le prestigieux séminaire de Provo High. Un programme où les étudiants ont quatre mois pour rédiger un roman. Tanner ne peut résister au plaisir de clouer le bec à Autumn… Quatre mois, c’est long et largement suffisant pour relever ce challenge. D’ailleurs, Tanner a bien raison. Preuve en est, il ne lui a fallu que quelques secondes pour repérer Sebastian Brother, le petit prodige – accessoirement mormon – qui a remporté le séminaire haut la main l’année passée. Et il n’a eu besoin que de quelques semaines pour tomber éperdument amoureux de lui…

Mon avis:

De tous les romans de Christina Lauren, Autoboyography est pour moi, pour le moment, le plus abouti, le plus profond et le plus adulte de tous. Vous l’aurez deviné, c’est un coup de coeur!

Ce récit initiatique nous est raconté par Tanner. Tout juste âgé de dix-huit ans, il ne lui reste que six mois de terminale avant de pouvoir entrer à l’université de ses rêves. Peu importe laquelle, tant qu’elle n’est pas en Utah ni envahie de Mormons. En effet, son quotidien est peuplé de Mormons et même s’il s’intègre plutôt bien dans cette communauté, il n’est pas heureux. Il doit sans cesse faire attention à ses paroles, son comportement, tout, pour ne pas dévoiler le fait qu’il est attiré par les garçons en plus des filles. Quand vous êtes dans une communauté où la religion a une présence très forte, vous vous écrasez.

Pour lui qui vient de Californie, où le fait qu’il sortait avec des garçons n’était pas un problème, c’est comme une prison. Heureusement, sa famille le soutient. Ses parents sont très compréhensifs et ne veulent que son bonheur et sa petite soeur, en dépit du fait qu’elle traverse une phase gothique, entretient avec lui un lien « normal ».

Il a une meilleure amie, Autumn. Celle-ci n’est pas au courant de sa sexualité et Tanner aimerait bien pouvoir lui en parler mais comment faire pour être sûr qu’elle l’acceptera tel qu’il est?

Leur vie se passe sans anicroche jusqu’au jour où Autumn vexe Tanner, le poussant ainsi à s’inscrire dans le même cours qu’elle pour lui clouer le bec. C’est là qu’il rencontre Sebastien, la célébrité locale.

Autoboyography n’est pas une romance classique. J’ai dévoré les pages car j’ignorais totalement où Christina Lauren m’emmenait. Tanner aurait-il sa fin heureuse? Ou bien serait-elle triste?

Mais j’ai compris que la réponse n’était pas dans ces questions. En effet, comme Tanner le dira lui-même:

A half-Jewish, half-nothing queer kid moves to an LDS-infested town. He can’t wait to leave. […] There are so many ways this could go, and a lot of that depends on his journey, his discovery. He stars out resenting where he is and feeling stifled by the town. Does he find freedom by staying or leaving? Does he find something that changes his mind about it?

Ce qui importe ici, c’est le voyage et ce que Tanner en retirera.

Impossible de ne pas aimer Tanner. En étant plongé dans sa tête, on ressent le tumulte qui l’agite et le combat qui se livre en son for intérieur. Il a connu autrefois la liberté d’aimer qui il voulait et il voudrait ne pas craquer pour Sebastien mais il sait qu’il ne peut pas contrôler les élans de son coeur. Au premier regard, il a su.

En vivant leur rencontre à travers le regard de Tanner, les auteures m’ont communiqué ce sentiment de fatalité qui se joue alors. On ressent littéralement ce magnétisme qui pousse Tanner vers Seb, comme un papillon vers la lumière. C’est irrésistible.

Dans le même temps, le récit nous permet de nous intéresser à la culture Mormon et de déjouer les idées reçues. Il nous montre que malgré l’emprise de la religion sur leur mode de vie, les croyants restent les mêmes personnes que nous. C’est une belle leçon de tolérance qui peut s’appliquer à toutes les cultures et religions, surtout en ce moment.

Plus le récit avance, plus je réalisais que le récit initiatique n’était pas celui de Tanner. Dès le départ, il est très clair sur qui il est et ce qu’il veut. Il est lucide. S’il y en a un qui apprend à s’accepter, c’est Seb. J’ai donc été surprise car pour une fois, on vit le récit initiatique d’une personne par le biais de son entourage. Même si on n’est jamais dans sa tête, on finit par comprendre que c’est un combat terrible qui se livre en lui, entre ce que son coeur lui dicte et les attentes de sa famille. Alors, comme Tanner, on ne peut pas lui en vouloir même s’il cause irrémédiablement du mal à ceux qu’il aime. On souffre pour lui.

En parallèle, les auteures soulignent l’importance de l’entourage et du fait qu’il faut prendre soin de ceux qu’on aime. J’ai adoré voir l’amitié qui lie Autumn et Tanner et le soutien inconditionnel qu’il reçoit de sa famille. Ca fait tellement plaisir de voir un héros avoir tout ce qu’il faut pour être heureux.

Je suis donc passée par tous les stades avec cette belle histoire. J’ai été triste, j’ai ri, j’ai été embarrassée. J’ai ressenti tout ce que ressentaient les personnages.

J’ai donc adoré Autoboyography. C’est vraiment le roman le plus abouti de Christina Lauren et j’en suis juste, trop fan.

Des mêmes auteurs, retrouvez mon avis sur Dating you, hating you.

Dans le même genre, vous pouvez lire mon avis sur Simon vs the homo sapiens agenda de Becky Albertalli.

4 commentaires sur « Autoboyography (Autoboyographie)- Christina Lauren »

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