Attachement – Rainbow Rowell

Synopsis:

Lincoln, gentil geek aux faux airs d’Harrison Ford, travaille dans une entreprise où son rôle consiste à contrôler les e-mails des employés. C’est ainsi qu’il parcourt les échanges de Jennifer et Beth, deux copines aussi impayables qu’attachantes. Sans même l’avoir vue, Lincoln va tomber amoureux de Beth. Mais comment lui déclarer sa flamme sans passer pour un fou ? Surtout que la jeune femme semble avoir un faible pour un « inconnu » qui travaille dans le même immeuble.

Mon avis:

Attachement m’a fait passer un très très très bon moment! Ca, c’est dit.

Vous allez me dire: « Oui, mais Milady, c’est forcément une histoire d’amour qui se lit très vite et qu’on oublie. Une lecture d’été. »

Et moi je vous réponds: « Eh bien, pas vraiment. Plutôt une lecture de fin d’été et de début d’automne. »

Ah ben faut aller au bout des choses, hein. Si y a des lectures d’été, y a forcément des lectures pour tous les moments de l’année!

Attachement se démarque donc de mes précédentes lectures Miladiennes dans le sens où c’est la première fois qu’un héros de cette collection me fait rêver et qu’une histoire de cette collection me laisse mélancolique.

Pas une triste mélancolie, non. Plutôt une du genre nostalgique qui vous fait regarder votre jeunesse en arrière en soupirant.

Rainbow Rowell a pris le parti de raconter l’histoire à travers le point de vue exclusif d’un homme. Déjà, là, je dis « Hiyaaa! »

Lincoln, notre héros est à première vue, un geek. Informaticien dans l’équipe de nuit de son entreprise, il est payé pour lire les emails des autres au cas où il y aurait des paroles malfaisantes et autres. Il s’ennuie de son travail, a du mal de se remettre de sa rupture avec son ex-petite-amie survenue il y a des années, vit encore chez sa mère malgré ses 28 ans bien sonnés et passe énormément de soirées dans sa bandes d’amis à jouer à Donjons& Dragons. Un vrai nerd!

Et puis, un jour, il tombe par hasard sur un échange de mails entre Beth et Jennifer. Celles-ci sont meilleures amies depuis l’université et leur bonne humeur ainsi que leurs piques attirent instantanément Lincoln qui décide de ne pas leur envoyer d’avertissement. Après tout, en quoi deux femmes discutant de règles et de leur vie personnelle pourraient être dangereuses pour l’entreprise?

Voilà le premier pas de Lincoln sur le chemin de l’amouuuur!

Au fur et à mesure que le temps passe et que Link tombe irrémédiablement amoureux de Beth, érudite en cinéma capable de, comme Tony Dinozzo(c), citer n’importe quelle réplique de film pour toutes les situations possibles et critique de cinéma pour le journal, nous comprenons avec les flashback de Lincoln que celui-ci a l’âme d’un poète et que lorsqu’il aime, c’est de manière absolue. Il donne tout de sa personne sans rien attendre en retour à part de l’amour (évidemment) et il est même prêt à passer l’éponge lorsque vous le trompez. Un homme comme ça, je le mets dans mon harem, promis!

Bref, l’histoire suit son cheminement. Vous riez fréquemment des situations incongrues et des échanges entre Beth et Jennifer. Vous vous surprenez à vivre littéralement leurs souvenirs, à vous attendrir sur elles, sur ce dont elles rêvent. Vous vous attachez à elles au point que, comme Link, vous avez l’impression de les connaitre depuis toujours… Rainbow Rowell réussit donc à nous faire entrer dans la peau d’un homme, cela n’est-il pas magnifique?

De manière générale, les histoires racontées d’un point de vue masculin sont tellement rares que je ne peux qu’être charmée par ce procédé mais ici, l’auteure a en plus, su me faire rêver.

Contrairement aux livres de la même collection, Attachement se démarque par sa poésie et son lyrisme. Certaines répliques m’ont fait entrer en pâmoison et à de multiples moments, j’ai pensé « que c’est mignon! » en rêvant de me trouver à la place de Beth!

Vous vous souvenez de ces premiers émois qu’on ressent quand une nouvelle histoire d’amour débute?

Eh bien, Attachement, c’est ça mais le plus là-dedans, c’est que ça dure!

Un vrai moment de bonheur!

Pour une fois, je vais même citer quelques passages que j’ai aimés, parce qu’ils m’ont fait rire ou juste parce qu’ils m’ont émue:

« Je suis toujours terrifiée à l’idée d’être enceinte. Mais maintenant, j’achète des habits pour l’enfant que je ne veux pas avoir et devine quoi, c’est une fille.
– Eh ben!
-Exactement. »

« Je ne savais pas que l’amour pouvait laisser la lumière allumée tout le temps. […]
Je pensais qu’il avait besoin de plus de siestes, […] qu’il clignotait. Je ne savais pas qu’il pouvait continuer comme ça éternellement sans jamais basculer par-dessus bord. Comme Pi.
– Quel pis?
– Non, Pi… […] Je ne savais pas que quelqu’un pouvait m’aimer comme ça. M’aimer à l’infini, sans jamais avoir besoin.. d’espace.
[…]
– Dans l’espace, il n’y a pas d’air. »