Paraddict – Pauline Pucciano

Synopsis:

2071. Entre chaleur équatoriale et alertes à la bombe, le monde est en proie à l’insécurité et son gouvernement semble en panne de solutions… Flic désenchanté, adepte du Paraddict, un univers virtuel où la liberté individuelle a encore une signification, Alvar Costa enquête sur un meurtre qui risque de révéler un projet politique particulièrement dérangeant. Mais il va devoir composer avec son frère Abel et leur soeur aînée, Elzé. Ces deux-là se sont fait une place dans les hautes sphères de la World Administration. Et ils entendent bien protéger à tout prix les secrets du gouvernement…

Mon avis:

Ce roman suit une fratrie: Abel, Alvar et Elzé suivent une trajectoire que rien ne rapproche mais par un concours de circonstances, ce qu’ils vivent concourent au même point.

Alvar est un policier qui enquête sur un meurtre a priori raciste. Elzé s’est lancée dans la politique et elle est bien partie pour être élue à la tête du pays. Quant à Abel, il vient d’être embauché dans les secrets secrets.

Si on ne s’en tenait qu’à ces faits, on pourrait deviner en quoi cela les rapproche mais l’auteure nous plonge en plus dans leur psyché. On apprend à connaître le caractère de ces trois personnes, à les apprécier. Tout cela baigné dans une atmosphère de thriller écolo-technologie et voilà, tout est réuni pour que j’ai été captivée du début à la fin.

De plus, l’histoire se passe dans une époque pas très lointaine de nous. L’auteure imagine ce qu’il se passerait sur Terre si rien ne change: catastrophes naturelles, guerres… Le monde décrit ne nous fait pas envie et on réalise qu’il pourrait tout à fait se réaliser. Dans ce contexte, l’auteure va plus loin et nous met face à des réalités qu’on choisit quotidiennement d’ignorer.

Elle nous sort la tête du sable pour nous faire réfléchir sur des questions. Elle nous fait prendre conscience qu’on peut tous les jours, influer sur ce que va devenir notre monde. Elle nous ouvre les yeux. Avec elle, il n’est plus possible d’être fataliste et de laisser ça aux autres. Car les problèmes de notre planète sont également les nôtres. Tout est lié. En cela, Paraddict se classe dans les romans d’anticipation.

En parallèle de cette réflexion, j’ai été absorbée par l’action. Jusqu’à la fin, je me suis demandée comment l’intrigue allait se dénouer. J’ai été surprise par la tournure qu’a pris le roman, par le biais d’Elzé.

J’ai compati et ressenti de l’empathie pour Abel et Alvar. Je me suis reconnue dans leurs errances. Leur vie m’a bouleversée. Jusqu’à un certain point, il en était de même avec Elzé mais à partir de la seconde moitié du roman, elle est devenue inaccessible. Je comprenais son raisonnement sans adhérer à ses actions. C’est assez perturbant.

Les chapitres finaux de Paraddict me laissent sans voix. D’un côté, je ne suis pas surprise par la conclusion de ce roman mais de l’autre, je reste bluffée. C’est contradictoire mais en laissant la porte ouverte à notre imagination, notre esprit est plongé dans une telle réflexion qu’on reste sur notre faim. Si l’histoire s’achève telle qu’elle est actuellement, nous pouvons imaginer une issue plus heureuse à l’action. Mais s’il y avait une suite, je me demande comment Pauline Pucciano ferait pour nous offrir une conclusion plus optimiste. La fin n’est pas triste, en soi, mais elle est sur une note un peu trop défaitiste.

En conclusion, ce roman ne peut pas laisser indifférent. C’est un cri d’alerte pour les enjeux environnementaux mais aussi concernant la liberté d’expression et de pensée. C’est un message contre notre propension à trop nous appuyer sur les machines au détriment de notre libre-arbitre.

Je l’ai beaucoup aimé. J’ai passé un excellent moment de lecture et si suite, il y a, je serai au rendez-vous.

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