La conjuration de Dante – Fabrice Papillon

Synopsis (Sortie 8 mars 2024):

Un commando armé profane la tombe de Marie Curie et dérobe le cerveau momifié de la mère de la radioactivité. Le lendemain, le directeur adjoint du CEA, le commissariat à l’énergie atomique, meurt sous les yeux de la commissaire Louise Vernay, l’encéphale broyé après une opération douteuse.
Dans les deux cas, des inscriptions mystérieuses faisant allusion à l’Enfer de Dante, sont retrouvées, signées d’une mystérieuse organisation: Gyrum Novem. Le début d’un rébus macabre et d’une course contre la montre dans toute l’Europe, entre crimes inexplicables, crânes ouverts et les vraies tribulations (historiques) du cerveau d’Einstein ou du crâne de Descartes.
Quels sont ces neuf cerveaux qui font référence aux neuf cercles de l’Enfer ?

Mon avis:

Je découvre la plume de Fabrice Papillon avec ce roman qui s’inscrit dans une saga autour de la protagoniste, Louise Vernay.

Même si je n’ai pas lu les tomes précédents, je ne me suis même pas rendue compte qu’il me manquait quelques wagons. Ce n’est que grâce aux notes de fin de livre que j’ai su qu’il y avait des titres avant celui-là.

La conjuration de Dante se suffit à lui tout seul. Nous y suivons une enquête qui nous emmène aux quatre coins de l’Europe et du temps. Car figurez-vous qu’elle nous fait vivre une action située à partir des années 1700 (à peu près, je n’ai pas les chiffres précis en tête) et qui se poursuit jusqu’à maintenant, de l’Angleterre aux Etats-Unis.

Pourquoi j’ai été incapable de décrocher des pages tient dans plusieurs éléments.

Pour une fois, nous avons une héroïne. J’avoue que je lis peu de romans s’inscrivant dans le genre historico-scientifique avec une pointe de je-ne-sais quoi qui pourrait friser l’ésotérisme. Cependant, en y réfléchissant sérieusement, je crois que c’est même la première fois que je lis une femme être au cœur de l’action et le fait qu’elle ait un sacré tempérament la démarque fortement.

Ensuite, l’enquête se joue sur plusieurs terrains. J’ai eu du mal à comprendre le lien entre le présent et le passé, à comprendre les enjeux de ce que je lisais. J’étais totalement dedans alors que j’étais dans le flou concernant les tenants et aboutissants de l’histoire et ça, c’est plutôt fort! Habituellement, quand je suis dans le flou, j’ai tendance à être en retrait de ce que je lis et à ne pas me sentir impliquée tandis que là, j’étais addict.

J’ai adoré la part d’Histoire injectée dans l’intrigue, l’auteur a su vulgariser des concepts abstraits et me les rendre si faciles à comprendre que c’en devenait une évidence, comme si toutes les théories énoncées étaient une réalité.

Ainsi, l’Histoire se mêle à l’intrigue. On sourira devant les grands noms évoqués ici, comme celui de Stephen Hawking, que l’auteur imagine dans un rôle encore plus précurseur que jamais.

Il est difficile de démêler la fiction de la réalité mais le mélange est réussi, on a presque envie de croire à ce qu’on lit. C’est intriguant et captivant à la fois.

Enfin, la tournure de l’action m’a surprise. Je n’ai jamais pris de recul pour élaborer des théories mais je suis certaine que jamais, je n’aurais pu deviner le dénouement du roman ni sa fin qui m’ont sidérée.

Un instant, j’étais dans une enquête policière matinée de concepts scientifiques hyper intéressants et sans prévenir, voilà que je me suis retrouvée embarquée dans des enjeux plus gros que la planète.

De l’infiniment petit à l’infiniment gros, du cerveau à l’univers.

Où l’Homme s’est creusé une place et où on réalise que Fabrice Papillon a réussi brillamment à nous balader pour nous faire arriver là où il voulait.

La fin, cette fin !

Elle m’a laissée pantoise car elle est à l’opposé de ce que je pensais qu’elle serait.

Tout s’y passe très vite et pouf, sans crier gare, le mot FIN vient s’imposer devant vos yeux ébahis.

On revient en arrière pour lire, peut-être posément, les lignes qu’on a parcourues à toute vitesse tant on était pris par ce qu’il s’y passait mais le résultat est le même: final, sans appel.

Pas celle qu’on voudrait mais avec le recul, je me dis «et pourquoi pas? C’est mérité, tiens!»

J’aimerais conclure autrement, mais comme je souhaite éviter les spoilers à tout prix, pour ne pas vous gâcher la découverte de cette pépite, je dirais simplement: allez-y, foncez! Cette conjuration en vaut la peine!