L’abominable – Dan Simmons

Synopsis:

En 1924, la course pour parvenir au plus haut sommet du monde s’interrompt brutalement suite à la terrible disparition des célèbres alpinistes George Mallory et Sandy Irvine. L’année suivante, trois hommes – un poète britannique vétéran de la Grande Guerre, un guide de montagne français et un jeune idéaliste américain – tentent à leur tour leur chance. Mais quelqu’un, ou quelque chose, les poursuit, et, à 8 500 mètres d’altitude, alors que l’oxygène vient à manquer, l’expédition vire bientôt au cauchemar. Qui est à leurs trousses ? Et quelle vérité se cache derrière les disparitions de 1924 ? Tandis qu’ils poursuivent leur ascension jusqu’au sommet du monde, les trois aventuriers vont découvrir un secret plus abominable encore que toutes les créatures mythiques jamais imaginées.

Mon avis:

Je remercie les éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Je ne suis pas une grande férue de hautes montagnes donc en temps normal, je ne me serais pas arrêtée sur ce roman. Sauf qu’il est signé Dan Simmons et que Stephen King en dit le plus grand bien et que lorsque ces deux noms sont réunis, mes préjugés sautent.

Je n’avais qu’une attente concernant L’abominable. Sans vouloir avoir peur, je voulais être happée, être surprise.

J’ai été servie!

L’histoire se présente comme un récit dans un récit. Dès les premières pages, j’ai été plongée dedans. L’auteur nous raconte comment est née son histoire. On pourrait croire que cette immersion dans les coulisses de l’action ne nous intéresserait pas mais il en est tout autrement car finalement, c’est une épopée à part entière. On ne voit franchement pas passer ces pages et quand l’action comment vraiment, c’est comme si on avait préparé ce voyage.

Ainsi, nous découvrons Jake, Deacon et Jean-Claude alors qu’ils se préparent à faire une expédition dans les montages Himalayennes. Jake est un jeune étudiant Américain qui se passionne pour l’alpinisme et qui a encore tout à apprendre mais sa jeunesse et son enthousiasme lui permettent de réussir brillamment ce qu’il entreprend.
Deacon est un vétéran de guerre. Il a déjà gravi des très hauts sommets et il a failli atteindre certains de l’Himalaya. Jean-Claude est le bricoleur du trio, celui qui améliore leurs équipements et qui époustoufle par son ingéniosité.
Ce qui rapproche les trois hommes est leur passion pour l’alpinisme et grâce à un concours de circonstances, ils sont réunis autour de la disparition d’un jeune lord, Perceval afin d’aller rechercher sa dépouille si elle est trouvable, au dernier endroit où il a été aperçu, sur l’Himalaya.

S’ensuit donc la description de leurs préparatifs dans le plus menu détail et celle-ci nous captive tout autant. En effet, pour les néophytes, c’est très instructif de découvrir et de comprendre comment une randonnée en haute montagne se construit. Pour ma part, c’est là où j’ai le plus appris de détails comme ce qu’il advient des corps après une chute sur un sommet. Macabre mais c’est une surprise d’apprendre la réalité et de déjouer mes idées reçues.

A cela se mêle un portrait de la société du vingtième-siècle et l’Histoire. Sans faire une analyse des faits relatés ici, en lien avec le nazisme, l’auteur nous montre les répercussions que la politique peut avoir sur les exploits sportifs. On le savait déjà mais la supériorité d’une nation s’affirme sous de multiples aspects et jusque sur les plus grands sommets. C’est… glaçant.

Et puis, forcément, au vu du contexte, les mythes et le folklore s’en mêlent. Evidemment. Quand on parle de l’Himalaya, on peut également penser aux Yétis. Je dois avouer que cela m’a quelque peu refroidie car je ne savais pas sur quel pied danser: allait-on glisser vers le surnaturel? L’histoire était si complète par elle-même que je n’en ressentais pas du tout le besoin.

Vous avez envie que je vous réponde sur ce point, n’est-ce pas? Je vous laisserai le plaisir de le découvrir par vous-mêmes.

Tous les soirs, quand j’en parlais à mon mari, je lui disais à quel point j’étais happée par le récit. Tous les soirs. Jamais je ne me suis ennuyée avec. Malgré le contexte de haute montagne qui me donne le vertige, je me suis surprise à me mettre dans la peau des personnages, à vivre le mal des montagnes et à respirer laborieusement comme si j’y étais. J’étais au ralenti. Comme eux.

Arrivée dans la dernière partie du roman, j’ai eu la bonne surprise de voir l’auteur apporter des réponses à mes questions en développant des thèmes que j’aime beaucoup et que je n’attendais pas. A partir de là, c’était une promenade de santé!

L’abominable est au final un récit d’aventures doublé d’un thriller. Je suis passée par toutes les émotions avec ce roman. Mon mari s’étonnait que je passe autant de temps avec cette histoire mais elle était écrite d’une telle manière que c’était comme si j’étais avec les personnages. Physiquement et mentalement. Alors, je la lisais au ralentis et fonctionnais à la même vitesse qu’eux. Je me répète mais j’insiste dessus car cela participe grandement à mon ressenti et au fait que j’ai adoré ce roman.

La fin de l’histoire m’a énormément émue. Je ne sais pas si c’est une biographie ou si c’est de la fiction mais c’est vraiment très très très bien écrit. C’est vivant, c’est authentique. La fin est belle et m’a laissée avec des larmes dans les yeux.

J’ai plus qu’adoré ce roman. C’est un coup de coeur. Je le recommande complètement partout autour de moi et il mérite d’être lu par tous.

12 commentaires sur « L’abominable – Dan Simmons »

  1. Un grand moment de lecture pour moi également, si tu as aimé celui ci je te conseille TERREUR qui te rappellera cette atmosphère, et que j’ai dévoré. 😉

  2. Bonjour Aveline,
    Très belle chronique, qui donne très envie. Il y’a quelques temps j’étais tombé par hasard sur un film sur une expédition sur l’Everest ayant mal tournée (film basé sur des faits réels) Ce film m’a littéralement retourné ! Le thème du livre m’intéresse donc au plus haut point.
    Je vais donc m’empresser d’ajouter ce roman à mes envies d’achats. Merci beaucoup du conseil.

  3. Je n’ai pas besoin de ta chronique pour considérer Simmons comme un grand écrivain et je suis content de lire qu’une autre de ses oeuvres est réussite. Quel autres Simmons as-tu lu?

    1. C’est le seul que j’ai lu de lui bien que j’ai l’Echiquier du mal qui attend dans ma pal depuis plus de 10 ans (la honte!). Mais maintenant que j’ai hyper adhéré avec cette histoire, je pense que je lirai l’échiquier avant la fin de l’année. C’est en tout cas, mon intention

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