Les coeurs aimants – Anne Plichota et Cendrine Wolf

Synopsis:

— Tu en as envie, Dana.
— Oui.
— Tu sais que je le sais.
— Oui.
— Alors qu’est-ce qui te retient ?
— Rien. Tout. Toi.

A bientôt vingt ans, Dana se sent toujours aussi perdue. Elle ne supporte pas son corps, son image. Cobalt, lui, est un séducteur qui déborde de confiance. Dans le huis clos du centre médical où ils luttent contre leurs démons – les troubles alimentaires pour elle, le cannabis pour lui –, leurs regards n’auraient jamais dû se croiser. Et pourtant…
Au fil des jours, un lien inattendu se tisse entre eux. Cobalt va amener Dana à lâcher prise, à accepter d’être désirée. Elle qui supporte à peine de se regarder dans un miroir va peu à peu apprendre à aimer. Et à s’abandonner…
Deux cœurs aimants. Jusqu’à ce qu’une autre réalité ne vienne fracturer ce miracle si fragile.

Mon avis:

Je remercie XO Editions pour leur confiance.

Dès que j’ai ouvert ce roman, j’ai été embarquée! Nous suivons Dana alors qu’elle tente tant bien que mal de s’habituer à sa nouvelle vie après son déménagement. Là où nous savons qu’elle n’est pas comme les autres, c’est lorsqu’elle a un malaise et que son père se rend compte que sa fille lui cache son anorexie depuis des mois.

Mais ce roman n’est pas le récit d’un combat contre cette maladie.

C’est le récit d’une renaissance.

Car dans le centre où Dana va suivre un programme de réhabilitation, elle rencontre Cobalt. Cobalt est tout ce qu’elle n’est pas. Il irradie d’une confiance en lui à toute épreuve et drague tout ce qu’il bouge. Cobalt est un séducteur né qui s’assume et qui est à l’aise avec son corps. Alors, quand ils se rencontrent, rien ne les prédestine à se remarquer l’un et l’autre.

Pourtant, il y a un magnétisme à l’œuvre et qui fait qu’inexorablement, ils se rapprochent l’un de l’autre.

Les choses sont racontées sans fard mais avec une pudeur qui émeut. On reconnait dans leurs pas les balbutiements d’une jolie histoire d’amour qui nous convainc.

Pourtant, pris indépendamment l’un de l’autre, nous ne sommes pas forcément toujours sous le charme de ces deux personnages blessés par la vie.

Je n’ai pas compris ou partagé les névroses de Dana par rapport à la couleur de ce qu’elle mange. Pourtant, les auteures parviennent à me faire ressentir le dégoût qui l’habite face aux odeurs ou aux bruits liés à la nourriture et ce, alors que personnellement, je suis une gourmande invétérée.

De même, Cobalt a une façon de voir les relations avec l’autre sexe qui me laisse de marbre. C’est un mec qui se cherche encore et qui veut perdre son sentiment de solitude à travers les autres même s’il l’ignore. Il est paumé et tiraillé par ses hormones.

Mais, lorsque Dana et Cobalt sont ensemble, il y a quelque chose qui se dégage d’eux. Un sentiment d’appartenance et de sérénité. Ils se comprennent.

Le vide est parfois tellement grand qu’il peut prendre tout l’espace, comme si c’était énorme et que ça pesait des tonnes. Et c’est pire, parce que ce vide-là, on ne le remplit jamais.

Nous sommes pris dans cet amour naissant comme si nous en faisions partie. A travers les héros, on revit l’apprentissage de l’amour et de la sexualité, cette partie de notre vie qu’on revoit empreinte d’innocence, cette peur qui nous étreignait alors face aux défis de la vie. Nous sommes émus pour ces héros car ils nous communiquent l’intensité de ce qu’ils vivent. C’est joliment raconté et avec pudeur. C’est l’apprentissage de la vie.

Les coeurs aimants est un bien joli récit empreint de délicatesse. Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir et d’émotion. Je voulais toujours en lire plus. J’étais happée par le quotidien de Dana et Cobalt.

La fin de l’histoire m’a donc beaucoup plu car elle se termine de façon optimiste et mignonne. Avec mon regard d’adulte, j’imagine sans peine le devenir des héros et j’aime le fait que toutes les possibilités nous sont ouvertes.

En conclusion, j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman et j’espère réitérer l’expérience avec les auteures.