Briar Rose – Jane Yolen

Synopsis (Résumé par moi):

Rebecca, la plus jeune des petites-filles de Gemma, a grandi avec sa grand-mère racontant le conte de la Belle au Bois dormant. A à la mort de Gemma Rebecca réalise que l’histoire est un des indices du passé de Gemma, un passé que Gemma lui fait jurer sur son lit de mort, de découvrir. Son enquête l’emmène en Pologne et au coeur des horreurs de l’Holocauste.

Alors qu’il est paru en 1992, il n’est à ce jour pas traduit en français et moi qui le recherche partout pour le faire lire à Chéri, je suis atterrée. Briar Rose mérite mille fois d’être traduit et d’être connu.

J’ai lu ce roman sur les conseils de ma copinaute Avalon. Aimant toutes les deux les romans se déroulant dans le contexte de l’Holocauste, quand elle en a parlé en mentionnant au passage que c’était une réécriture de conte, j’ai su que j’allais m’y atteler très vite.

Ainsi, Briar Rose paraît être une réécriture de conte, celui de la Belle au Bois Dormant. En vérité, c’est bien plus que cela!

Gemma, la grand-mère de Becca, a bercé son enfance à lui raconter ce conte comme si elle en était l’héroïne. Ainsi, elle racontait qu’elle était Briar Rose, princesse dans un château qui, le jour de ses 17 ans, a été frappé d’une malédiction la plongeant elle et tout son entourage, dans un sommeil profond et qui a été réveillée par un baiser.

Alors que Shana et Silvia, les soeurs de Becca, maintenant adulte, ne prennent pas ces paroles au sérieux, Becca se demande maintenant s’il n’y a pas anguille sous roche. Elle débute dont une enquête qui la plongera dans le passé de sa grand-mère et qui l’emmènera jusqu’en Pologne.

De prime abord, je pensais avoir affaire à une histoire « légère » dans le sens où pour moi, une réécriture de conte entraîne un ton enfantin.

Eh bien non. Briar Rose nous immerge dans l’atmosphère propre aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Elle ne cache pas ses atrocités. Elle les mentionne comme une scientifique.

Josef quickly learned not to let anyone know he was Polish because the Poles suffered dreadfully in German hands. For months, the guards refused to allow air into the Polish barracks, keeping the doors and windows shut whatever the time of year. Many died at night from suffocation.
He learned not to identify with the Jews, because they too suffered horribly in the camp […]
He learned not to identify with the Gypsies for they were the prime live targets of the Pathologie experiments […]
He was identified as a homosexual, a pink triangle. They were treated terribly enough.

Dans le même temps, on comprend aisément la raison du recours au conte. C’est une échappatoire. Une manière de surmonter le traumatisme subi par Gemma.

L’histoire de Gemma m’a énormément émue parce qu’elle n’est pas romancée. Gemma n’a pas voix au chapitre alors quand son passé est révélé au grand jour, Gemma devient un personnage inhérent d’une histoire qui a déjà eu lieu et qui ne changera jamais plus. L’histoire de Gemma est pleine de défauts. Elle n’a rien d’héroïque. Elle est faite de hasards, d’heureuses coïncidences, de joie, de tristesse mais justement, c’est la somme de tout cela qui fait que j’ai été touchée.

Dans la quête de Becca pour connaître la vérité, elle rencontre plusieurs personnages qui nous montrent des facettes peu reluisantes de l’Homme et comment il fait face à ce qu’il a fait ou laissé faire.

I can love them but I cannot forgive them.

Des vérités simples sont mises en relief et trouvent un écho en nous.

J’ai refermé ce roman presque religieusement. Silencieusement. Parce que l’épopée de Gemma m’a marquée.

Ce roman, vous devez absolument le lire! C’est un devoir de mémoire incontournable.

10 commentaires sur « Briar Rose – Jane Yolen »

  1. On me l’a offert dans un swap (il y a peut-être deux ans…) et je ne l’ai toujours pas lu ! Honte à moi. Je vais m’y mettre très prochainement grâce à ton article.

  2. Je suis assez attirée par tout ce qui touche à l’Holocause et se rapporte aux « horreurs » de la guerre. Non par plaisir mais justement pour ne pas oublier ce qui s’est passé et en parler.
    Je note ce titre, même si je peux lire en anglais, je préfèrerais le trouver un jour en français..
    Merci pour la découverte Aveline 🙂

  3. C’est le tout premier livre en anglais que j’ai lu et acheté donc il tient aussi une place particulière dans mon coeur pour cette raison. Je l’ai lu il y a presque dix ans maintenant mais j’en garde encore un très bon souvenir. Il m’avait beaucoup marqué. Récemment, j’en ai lu un autre dans cette veine : Gretel and the dark d’Eliza Granville. Les contes sont utilisés pour faire face à l’horreur de la guerre. Il est très bien écrit et la fin te donne une claque monstrueuse aussi.

    1. Je me le note! J’ai hâte de voir de quoi ça parle 🙂
      Dis donc, tu n’as pas commencé par le livre au thème le plus facile avec Briar Rose. Comment tu as entendu parler de ce titre?

      1. Non, ce n’était certes pas le thème le plus facile mais il était relativement facile à lire. Je crois que c’était sur un blog anglophone. Je ne sais plus lequel mais c’est vrai qu’on entend peu parler de ce livre alors qu’il mérite d’être plus amplement connu.

        1. Je suis tout à fait d’accord avec toi!
          Comme je disais, je ne comprends même pas pourquoi il n’est pas traduit car il le mérite mille fois. Enfin, je dis ça, mais en fait, tous les romans qui traitent de l’Holocauste me font cet effet. C’est pas très impartial 😉
          En tout cas, je ne regrette absolument pas d’avoir écouté ton conseil. C’est pour cela que j’espère lire Hansel in the dark sous peu.
          Et puis j’ai aussi la trilogie berlinoise qui m’attend

          1. Nous avons lu une série qui mérite aussi d’être traduite et qui ne l’est pas encore, celle d’Anne Blankman. Elle était pourtant incroyable et nous plongeait dans la Seconde Guerre mondiale d’une manière totalement inédite et il était tellement bien écrit. Mais, tout comme toi, je ne suis guère impartiale dès lors qu’il s’agit d’un roman sur la Seconde Guerre mondiale, l’Holocauste…

            Ca me fait bizarre de me dire que tu as aussi lu ce livre car je ne le vois nulle part. J’ai vraiment été étonnée de voir sur ton suivi que tu l’avais lu.

            Pour Gretel and the dark, accroche-toi. Le début n’est pas facile. Il est relativement déroutant mais les pièces du puzzle se mettent doucement en place pour un final qui nous laisse bouche bée. Je suis curieuse de connaître ton avis, tout comme celui sur la Trilogie berlinoise. J’ai les derniers tomes qui m’attendent et il faudrait que je m’y remette.

          2. Quand tu conseilles des titres, ça ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde 😉 En plus, tu en avais déjà parlé une fois il y a quelques mois donc j’avais le livre qui m’attendais depuis. Alors quand tu en as reparlé, avant que je parte, je l’ai embarqué avec moi dans la valise 🙂

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