Good morning, Mr Mandela – Zelda la Grange

Synopsis:

Née en Afrique du Sud, Zelda la Grange a soutenu l’apartheid en tant qu’Afrikaner, blanche. Pourtant, quelques années après la fin de la ségrégation, elle devient l’assistante personnelle de Nelson Mandela.Alors qu’on lui a enseigné qu’ils sont ennemis, elle apprend à respecter et à admirer cet homme qu’elle appelle bientît « Khulu » ou « Grand-père ». Cette jeune dactylo d’une vingtaine d’années va finalement passer toute sa vie à soutenir et à prendre soin de l’homme le plus respecté au monde.

Mon avis:

Je remercie les éditions Kero pour ce partenariat ainsi que Babelio pour avoir organisé cette Masse Critique.

Ce livre me faisait de l’oeil depuis sa sortie et après avoir vu Un long chemin vers la liberté, je voulais absolument le découvrir car j’étais curieuse de voir quel cheminement a suivi Zelda la Grange pour devenir la personne qu’elle est maintenant.

Ce récit n’est pas une simple histoire autobiographique, c’est surtout un témoignage édifiant et plein de vie et de couleurs.

Nous découvrons la vie de Nelson Mandela du point de vue de son assistante mais à travers une facette complètement différente de celle de l’homme politique. Ici, nous apprenons à connaître l’homme, avec ses qualités, ses défauts mais aussi dans son quotidien.

Divisé en plusieurs parties essentiellement chronologiques, l’auteure nous régale d’anecdotes et de réflexions qui mettent en relief des aspects auxquels on ne pense jamais en pensant à la vie des célébrités telles que Mandela. On voit les paillettes, le glamour, les voyages à gogo mais on ignore la logistique que cela demande, les tracas, la fatigue, le stress et la diplomatie dont il faut faire preuve. On est tellement focalisé sur l’image publique qu’on ne se rend pas compte que la personnalité derrière elle a des aspirations comme tout le monde.

Il annonçait aussi de temps en temps qu’il avait besoin d’un dictionnaire. Après en avoir acheté plusieurs à différentes occasions, je compris que l’une des choses les plus stupides que je puisse faire, c’était lui dire que nous en avions déjà acheté un il y a quelques semaines. […] Il ne parvenait simplement pas à dire: « Je veux voir du monde » ou « Je veux voir la ville ». A mon avis, il devait croire que cela aurait été futile de l’exprimer alors il préférait se servir d’une librairie ou de l’achat d’un stylo en guide d’excuse. C’était l’un des inconvénients d’être célèbre comme lui: il ne pouvait jamais faire de choses qui pour nous étaient normales mais ce n’était qu’une fois que cette liberté vous était ôtée que vous saviez l’apprécier.

Zelda la Grange réussit à la perfection à retranscrire l’homme, sans fard. Elle ne maquille pas la réalité, ne l’enjolive pas et elle partage l’affection qu’elle a pour lui. Une affection authentique comme celle qu’une fille porte à son père. On réalise avec elle le chemin qu’elle a parcouru depuis sa jeunesse et on n’envie pas la vie qu’elle a eue car comme elle le dit, c’est à devenir fou à certains moments.

Elle nous montre aussi à quel point Mandela était charismatique et suscitait l’engouement des foules. J’ai trouvé son anecdote sur sa naïveté presque touchante vis-à-vis des stars comme Bono amusante et ça fait du bien de sourire. Finalement, il avait beau être un personnage de renommée internationale, le fait qu’il soit presque coupé du monde du showbiz le rendait moins lointain, moins inaccessible.

Le récit fait de temps à autre des aller-retour dans le temps mais cela n’est pas gênant. En effet, même si on peut avoir l’impression qu’elle se répète, l’auteure nous montre les répercussions de certaines actions et comme elle, on n’en revient pas d’à quel point Mandela a pu bouleverser des vies.

Certaines de ses anecdotes mettent en scène des personnalités célèbres comme Naomi Campbell ou Bono ou encore Brad Pitt, parmi tant d’autres et encore une fois, on se rappelle que ces personnes sont avant tout des êtres humains normaux. On oublie toujours ce caractère lorsqu’on est en présente de célébrités et j’aime que le côté terre-à-terre de Zelda la Grange et de Mandela nous fassent, comment dire, relativiser cette facette célèbre pour se concentrer sur l’essentiel.

Mais l’auteure aborde aussi des thèmes encore actuels: la corruption du pouvoir et elle a le mérite de réussir à expliquer les rouages de ce qu’il se passe.

J’ai partagé son indignation et sa frustration liées aux luttes de pouvoir qui se font alors même que Mandela est en fin de vie, entre les différentes branches gouvernementales mais surtout au sein de la famille même de Mandela. Oui, j’ai franchement été en colère contre ces personnes qui ne cherchent qu’à profiter de lui pour leurs propres intérêts!

Enfin, ce récit, bien que subjectif, m’a énormément appris. Sur Mandela mais aussi sur la manière d’aborder les choses dans certains cas.

On ressort de cette lecture en deuil. Moi qui ne connaissais pas bien l’héritage de Mandela, j’ai eu l’impression de perdre un être cher tant l’auteure m’a immergée dans leur vie.

Clinton a déclaré à propos de ce livre qu’il « montre que la politique est avant tout une affaire de personne et nous rappelle avec éclat tous les enseignements de Madiba ». C’est tout à fait vrai! Il a trouvé les mots justes pour exprimer mon ressenti. Mandela était une personne ordinaire qui a fait des choses exceptionnelles mû par le seul désir de changer les choses et Zelda la Grange lui rend un hommage parfait.

Merci à Babelio pour m’avoir donné l’occasion de découvrir enfin cette superbe histoire.

Merci Kero pour avoir publié cette pépite.

logoKero

8 commentaires sur « Good morning, Mr Mandela – Zelda la Grange »

  1. Je le note j’ai besoin de réconcilier avec Mandela. J’ai lu un essai qui me présentait un homme très personnel loin de cette image prix nobel de la paix ! Ca m’a laissé une mauvaise impression de Mandela ! Je note celui-ci 😀 Très belle critique.

    1. Eh bien ce livre est complètement différent! On a plutôt l image d un homme qui veut faire plaisir a tout le monde et qui du coup, se fait avoir car les autres profitent de lui. Quand je lis que même avant sa mort il y avait deja des luttes dz pouvoir dans son entourage, je suis révoltée pour lui

  2. Oh ben celui ci je me le note!!!!!;) Moi aussi je ne connais pas encore bien l’homme, mais le fait de découvrir sa personnalité par une intime, ca me donne franchement envie de le découvrir!!!;)
    Mais n’Est-ce pas trop politique????

    1. Pas du tout! L’auteure aborde la politique seulement de façon superficielle, pour expliquer le contexte de certaines anecdotes mais sinon, globalement, c’est tout un pan de vie qu’on voit là. C’est vraiment le quotidien qu’elle a vécu qu’elle nous raconte et c’est une plongée dans l’intimité de Mandela. En fermant ce livre, comme il se termine sur la mort de l’homme, alors qu’à l’époque, ça ne m’avait pas plus touchée que ça, là, je pleurais comme si j’avais perdu mon père

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