Roches de sang – Olivier Bal

Synopsis:

Un milliardaire serbe égorgé à Londres. Sur la baie vitrée, ces lettres de sang: Chè la mia ferita sia murtale. Que ma blessure soit mortelle…
Pour Marie Jansen, l’inspectrice d’Europol, la sentence sonne comme l’écho lointain d’un passé et d’une terre qu’elle pensait définitivement oubliés.
Son enquête la plonge soudain deux décennies plus tôt. En Corse. Au temps des braquages en mer.
Ce jour-là, Ange et Théo, les frères du gang des Roches rouges, fouillent les cales du yacht qu’ils ont pris d’assaut. Et découvrent, sidérés, ce qu’ils n’auraient jamais dû voir…
Des hauts plateaux corses aux rues sombres de Belgrade, des montagnes suisses à l’île de Lesbos, l’histoire d’un face à face terrifiant à travers l’Europe. Et d’un incroyable chemin de rédemption.

Mon avis:

Ce roman nous fait suivre deux actions situées temporellement à vingt ans d’écart et racontées du point de vue d’Ange et de Marie.

A priori, rien ne les lie. Marie travaille pour Europol et enquête partout en Europe. Elle a une personnalité froide, elle a fondé une famille mais est plongée dans une fuite en avant, incapable de s’investir émotionnellement parlant. Ange est un brigand Corse qui se retrouve empêtré dans les combines douteuses de son frère, Théo. Lui, il ressent tout même s’il essaye d’être la voix de la raison pour Théo.

Quand on découvre les intrigues, on sait qu’elles vont finir par se rejoindre mais comment? C’est là que la magie de la plume d’Olivier Bal est mise à l’épreuve.

D’un côté, on suit les mésaventures de la bande d’amis d’Ange et Théo. Ils ont grandi ensemble et leur amitié les lie à la vie, à la mort. Ils font les quatre cents coups ensemble et ce qu’ils vont vivre est extraordinaire. Je reviendrai dessus dans quelques lignes.

De l’autre côté, Marie enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont liées. C’est en découvrant le nom de ces victimes que peu à peu, se dessine le lien entre le passé et le présent et qu’on se fait une théorie.

Autant vous dire, j’ai été happée!

Je me suis imaginé un tas de scénarios qui ont vite été démontés et jusqu’à la fin, Olivier Bal aura réussi à me surprendre et à me garder loin de la vérité. C’est dément!

Tandis que Marie déroule un fil qui va l’emmener aux quatre coins du monde, Ange et ses amis nous baladent en Corse. Si vous aviez des envies de voyage, Roches de sang ne va pas aider votre cas. Il va même l’aggraver! Le périple se fait également de manière psychologique. Je ne ressentais pas spécialement de sympathie pour Marie car elle agit de façon mécanique avec sa famille. Je ne comprenais pas le détachement dont elle faisait preuve. Et puis, j’ai fini par la comprendre. Par comprendre ce qui l’avait façonnée.

Pour Ange, j’ai immédiatement adhéré a sa personnalité et à celle de ses amis. Il n’est pas loquace mais ses actes parlent pour lui. Sa quête est épique. Elle m’a émue tant elle est riche en enjeux et en retournements de situation. Ce qu’il vit m’a captivée à un point inimaginable. C’était impossible de lâcher le roman. La fin particulièrement de son récit m’a arraché des larmes. C’était intense.

Quand les deux intrigues se rejoignent et qu’on comprend enfin pourquoi, c’est ahurissant car jamais je n ai deviné qu’on en arriverait là. De plus, les actions s’enchaînent. Les pertes aussi. On passe par toutes les émotions. Vraiment, ca prend aux tripes. Surtout quand il s’agit des enfants.

La fin du récit est une apothéose. A l’issue de celle-ci, on a le sentiment d’avoir couru un marathon. On a été tant sollicité côté émotions qu’on a l’impression d’être vide. C’est dingue. J’adore. Cette conclusion est belle et pleine d’espoir. On a envie d’en lire encore, on ne veut pas quitter les personnages. On veut rester avec eux.

Comme vous le voyez, Roches de sang a été une super lecture. J’ai été happée par cette aventure riche en actions et en humanité. C’est un beau coup de coeur.