Série Guilty, tome 3: L’affaire Helena Varance – Jean-Christophe Tixier

Synopsis:

Fille de juge, Helena Varance, 21 ans, milite activement avec les Partisans d’une Justice Équitable. Mais quand elle apprend que Richard Clarke, pédophile, va être libéré à la faveur de trois millions de clics et qu’elle doit le protéger de lyncheurs ou de parents de victimes, ses principes volent en éclats. Son douloureux passé, qu’elle croyait enfoui à jamais, resurgit… Les valeurs auxquelles elle croit feront-elles rempart contre son dégoût envers Clarke et la crainte qu’il recommence… ? Entendra-t-elle les plaintes des proches de victimes?

Mon avis:

Nous avons rencontré Héléna comme militante pour une justice équitable dans les précédents tomes. Ce nouvel opus nous immerge dans sa tête alors qu’elle oeuvre pour la survie d’un pédophile et là où l’histoire est intéressante à lire, c’est lorsque nous apprenons qu’elle a été elle-même victime d’un pédophile quand elle était enfant. A partir de là, j’étais très curieuse de savoir comment Helena allait concilier ses principes avec son passé. Comment est-il possible d’aider un pédophile à échapper à la vengeance populaire alors qu’on a subi ce qu’il a fait subir à ses victimes?

Devenue mentor de Ryan, que nous avons suivi dans l’affaire Patty Johnson, elle nous montre une organisation qui, même si elle est guidée par des principes humanistes, surprend par sa minutie militaire et sa discipline. On a pu croire que les PJE étaient comme des hippies mais la réalité est tout autre. Il y a une hiérarchie qui est mise en place ainsi que des procédures. Comme une entreprise.

Passée cette surprise, on suit le périple lié à la libération de Richard Clarke. Dans le même temps, alors qu’on découvre le combat que mène encore Héléna pour surmonter ce qu’elle a vécu, nous nous posons les mêmes questions qu’elle et le flou dans lequel elle essaye d’avancer est le nôtre.

Notre empathie est complètement mise à contribution. Pour la première fois depuis le début de cette série, on a envie de se joindre à la soif de vengeance populaire et on veut que le libéré meure. Nos facultés de raisonnement s’effacent devant l’horreur indicible soulevée par les actes pédophiles. On est d’autant plus assoiffés de sang quand on réalise que la personne derrière ces actes est intelligente, manipulatrice, sûre d’elle. On imagine un sourire narquois sur son visage et on veut l’effacer.

L’auteur efface les frontières entre la raison et le ressenti. Il mobilise notre corde sensible avec une force qui nous laisse pantois. Là où dans les tomes précédents, on distinguait des pistes de réflexion, ici, il nous submerge sous une vague si grande d’émotion que tout ce qu’on veut, c’est supprimer la source de cette émotion, ici, matérialisée par Richard Clarke. C’est très fort. Il annihile toute faculté de penser au profit de l’instinct animal. A partir de là, en refermant ce roman, à l’instar de ce qu’il se passe dans la tête d’Héléna, il ne nous reste plus qu’une question: Alors que nous avons vécu ce qu’il peut se passer à travers les points de vue d’un libéré, d’une personne qui clique et d’un partisan de la justice équitable, est-il vraiment possible de parler de justice face à certains horreurs?

A vous de juger.


Dans la même série, retrouvez mon avis sur:
– le tome 1: L’affaire Diego Abrio.
– le tome 2 : L’affaire Patty Johnson.

2 commentaires sur « Série Guilty, tome 3: L’affaire Helena Varance – Jean-Christophe Tixier »

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