Mes coups seront mes mots – Ibi Zoboi et Yusef Salaam

Synopsis:

Amal, lycéen noir américain, ne vit que pour le dessin, la peinture et la poésie. Il suffira d’une bagarre. Juste une embrouille entre garçons pour que son existence bascule… et c’est la prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Ce n’aurait pas dû être son histoire. Pourra-t-il la changer ?

Mon avis:

Rares sont les romans en vers que je lis mais à chaque fois, ce procédé réussit à m’émouvoir en peu de mots. Ce livre ne fait pas exception.

Amal nous fait découvrir le parcours qui l’a mené au centre de détention juvénile où il se trouve actuellement, à la suite d’une simple erreur.

Nous réalisons qu’il a suffi d’une suite de faits, en apparence anodins pour que l’effet boule de neige mette Amal dans cette situation. Son incarcération ne s’est pas fait à cause d’une seule action. En vérité, c’est toute une accumulation d’actions, de lui, des autres, qui sont en cause. A un moment, il est question de l’effet papillon et Amal en illustre la véracité.

Tout au long des vers, nous ressentons la colère du héros. Jamais ce mot n’est mentionné en soi mais j’ai été frappée par le sentiment de révolte et d’injustice d’Amal.

Son parcours s’est fait en plusieurs étapes. Il y a d’abord le repli sur soi, puis la solitude, et enfin l’espoir.

L’espoir se matérialise pour Amal dans des crayons, du papier. Artiste dans l’âme, il nous rappelle que quelquefois, les barreaux les plus concrets s’effacent face au pouvoir de l’esprit. Grâce à l’imagination, au pouvoir des mots et des images, Aman trouve enfin de l’espoir.

Pour nous qui prenons les livres ou toute oeuvre issue de l’imagination comme acquis, c’est une leçon qui nous est livrée. L’art est précieux. L’art, ce n’est pas juste des mots ou une distraction futile. C’est vital pour l’Homme. Une bouffée d’oxygène lorsque le monde nous étouffe, lorsqu’on est tenté de s’abandonner à la colère. L’art est un trésor.

Mes coups seront mes mots se lit très rapidement au final. Il n’a pas suffi de beaucoup de vers pour susciter mon empathie et pour instaurer des pistes de réflexion. Ce roman met en relief la condition des Noirs et nous fait vraiment prendre conscience que les illégalités de traitement touchent tout le monde: les hommes mais également les femmes et enfants.

Je referme donc cet ouvrage avec l’esprit préoccupé. Bien que sa fin ne nous apprenne pas le sort d’Amal, son ouverture permet pour nous d’imaginer, d’espérer qu’un jour, la fin de tous les Amal du monde sera heureuse.

Ainsi, ce livre doit à mon sens être lu par tous afin que tous, nous grandissions et puissions tout mettre en oeuvre pour une société juste.

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