Cinderella is dead – Kalynn Bayron

Synopsis (Traduction par moi):

Cela fait 200 années que Cendrillon a trouvé son prince mais le conte de fées a pris fin. Il est obligatoire pour les adolescentes de se rendre au Bal annuel où les hommes du royaume choisissent une femme en fonction de son apparence. Si elles ne sont pas courtisées, on n’entend plus jamais parler des filles.
Sophia, seize ans, préfèrerait épouser Erin, sa meilleure amie plutôt que de parader devant ces élites. Pendant le bal, Sophia prend la décision désespérée de fuir et se retrouve à se cacher dans le mausolée de Cendrillon. Là, elle rencontre Constance, la dernière descendante connue de Cendrillon et de ses belles-sœurs. Ensemble, elles décident d’abattre le roi une fois pour toutes et dans le même temps, elles apprennent qu’il y a plus à apprendre derrière la légende de Cendrillon.

Mon avis:

Attention, en ouvrant ce roman, vous serez hooké immédiatement! Dès les premières pages, j’ai été incapable de lâcher cette histoire!

Nous faisons la connaissance de Sophia. Amoureuse d’une de ses meilleures amies depuis qu’elle a douze ans, elle rejette de toutes ses forces l’idée de se conformer au moule et n’hésite pas à affirmer à de nombreuses reprises qu’elle ne veut qu’Erin, au grand dam de ses parents qui désespèrent de lui faire comprendre à quel point elle met sa propre vie en danger en faisant cela.

Voilà déjà un premier défaut pour notre héroïne: c’est cool qu’elle sache ce qu’elle veut et qu’elle n’ait pas honte de l’affirmer mais elle peut être têtue et a une grosse tendance à faire l’autruche sur les conséquences de ses actes par rapport à son entourage. Elle refuse de comprendre qu’elle met ses parents en péril, ce qui m’a beaucoup agacée. Je trouvais qu’elle frisait l’égoïsme.

Elle a une mentalité moderne et avant-gardiste par rapport à la société dans laquelle elle vit.

Cette société, aucune femme ne voudrait y vivre car elles y sont chosifiées et privées de leur liberté. On retrouve l’ambiance de The handmaid’s tale à ceci près que cette « civilisation » est née à partir de l’histoire de Cendrillon. On voudrait y trouver la touche d’un conte de fées mais en fait, c’est un gigantesque cauchemar. Vraiment, aucune femme ne souhaiterait vivre dans ce pays.

J’ai lu une chronique qui disait, en parlant de cette histoire: « c’est l’histoire d’une Cendrillon noire qui tombe amoureuse de Merida et qui ensemble, détruisent la patriarchie ».
C’est exactement cela!

L’histoire semble simple, dit comme ça mais ce qui a été particulièrement intéressant, c’est de comprendre comment une vraie histoire peut être érigée en conte, pour faire faire aux autres ce qu’on veut. En l’occurrence, j’ai adoré voir la manière dont cette réécriture prend le contrepied pour nous offrir une version réaliste et sombre de la société.

Il y a bien sûr, de la magie, de la sorcellerie mais cela ne fait qu’ajouter du piment à une intrigue déjà riche par elle-même.

J’ai été captivée du début à la fin mais il y a des choses que je déplore: j’aurais voulu que le destin des personnages secondaires nous soit dévoilé. Globalement, si on réfléchit bien, l’action est entièrement concentrée autour de Sophia alors qu’il y a toute une galerie de personnages autour d’elle qui mérite le détour. Je pense notamment à Erin ou à Luke. Que sont-ils devenus?
Je déplore également la conclusion trop rapide du roman. D’un côté, je peux la comprendre. Après tout, nous sommes dans un conte. Une fois que le méchant disparaît, il est de coutume de conclure sur un happy end. Cependant, je trouve que ce serait intéressant également de se pencher sur le « après ».

A part cela, Cinderella is dead reste un excellent moment de lecture.

J’ai envie de faire un aparté sur la grande tendance qui s’est faite, outre-atlantique, de lire des romans écrits et/ou avec des personnes noires sur la couverture. Bien que je trouve cette intention louable, personnellement, je pense qu’on ne devrait pas lire un roman spécifiquement pour cette raison car c’est réducteur et presque raciste dans un sens.
Cinderella is dead s’est inscrit dans cette mouvance alors rétablissons les points sur les i. Jamais la couleur de la peau de l’héroïne n’a d’incidence sur l’intrigue. Elle pourrait être rouge, jaune ou blanche, elle resterait dans le caractère, identique. Alors, par pitié, si vous lisez ce super roman, faites-le parce que l’histoire est géniale et qu’elle vous scotchera jusqu’au bout, pas parce que vous voulez avoir votre quota de lectures « noires ».

9 commentaires sur « Cinderella is dead – Kalynn Bayron »

  1. J’espère qu’il sera traduit 🙂 Il a l’air vraiment top ! J’adore en plus quand on prend un personnage « existant » et qu’on brode autour, en quelque sorte !

  2. Je ne connaissais pas ce livre mais maintenant, je veux trop le lire ! Il a l’air génial 😀
    Il y a le conte que j’adore avec Cendrillon et en plus le message du livre est important.

  3. La couverture m’aurait fait fuir, mais le résumé et ton avis me donnent plutôt envie du contraire. Ça m’a l’air pas mal du tout, en fait. J’adore les réécritures de contes, donc ce serait parfait.

  4. Dommage pour les quelques bémols. J’aime également quand l’histoire des personnages secondaires a un peu plus de poids. Mais, au vu de tout le reste, un grand merci pour la découverte, car je ne connaissais pas ce roman et il a tout pour me plaire 🙂
    Bon dimanche !

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