Roi de pique – Kat Spears

Synopsis:

Dans un James Bond, Jesse serait James. Sauf qu’il a 17 ans et qu’il ne résout pas les problèmes du monde, seulement ceux de ses camarades et du personnel du lycée. Besoin d’alcool pour une soirée? De faire virer un élève? D’éloigner un beau-père trop collant? Jesse peut tout arranger. Ses combines sont habiles et il a la manipulation facile. Mais lorsque Ken, quaterback populaire du lycée, lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une dénommée Bridget, une faille apparaît dans sa machine bien huilée. Parce que Jesse tombe immédiatement amoureux de Bridget. Pour lui « business is business » et surtout, s’attacher, c’est se fragiliser.

Mon avis:

Je remercie les Editions Nathan/Lire en Live pour ce partenariat!

Lorsque vous lisez le résumé, vous pensez que vous allez avoir affaire à une histoire légère, sans prise de tête, ce qu’il faut pour l’été.

Eh bien, personnellement, j’ai été captivée du début à la fin. Lorsque je devais reposer le livre, je n’arrêtais pas d’y penser et j’attendais chaque moment de libre pour y retourner.

L’histoire nous est contée par Jesse. Arrivant en terminale, c’est le genre de personne que tous qualifient de cool car il a naturellement un charme qui le rend populaire auprès de tous. Il est Sway, d’où ce surnom que tous lui attribuent.

Ayant une famille difficile, sa mère s’est suicidée et son père est devenu une loque, Jesse est devenu cynique et évite de s’attacher. Il ne croit pas en l’amitié ni en l’amour, juste dans les affaires. C’est ainsi qu’au lycée, tous, même le directeur du lycée s’adressent à lui pour obtenir des faveurs ou des services. Vous voulez une bonne note à une dissert ? Jesse est là pour vous aider. Un rendez-vous avec une fille ? Jesse arrangera ça.

C’est ainsi qu’un jour, Ken, le sportif beau et quaterback du lycée lui demande d’obtenir un rendez-vous avec Bridget Smalley. Ce qui n’était qu’un business se complique car contre toute attente, sans le savoir, elle changera sa vie.

Vous voyez la romance arriver ?

Détrompez-vous car nous avons ici quelque chose de bien plus profond. Jesse qui se veut désabusé, réapprend à faire confiance aux personnes et à s’intéresser à elles. Il nous montre qu’il connaît bien les motivations des gens mais au-delà de ça, il commence à être surpris, à comprendre que les apparences peuvent être trompeuses et qu’il n’est pas à l’abri de juger. Avec l’entrée de Bridget dans sa vie, on voit Jesse s’ouvrir à son entourage et laisser percer une pointe de vulnérabilité dans son comportement. Il est bien plus complexe que ce qu’on pensait et il en est de même pour cette histoire.

Kat Spears nous délivre ici un récit authentique : le monde n’est pas manichéen et il faut savoir ouvrir les yeux pour regarder le monde et les personnes telles qu’elles sont.

Par le biais de certains personnages comme Pete, le frère handicapé de Bridget ou Teresa, sa meilleure amie grosse, l’auteure met en scène des personnes qui, dans les films attireraient notre sympathie ou pitié, et qui ici, ne supportent pas si vaillamment que ça leur tare. Bridget qui est si populaire, au point d’être élue reine de promotion, serait dans un film, la peste de service alors qu’elle est « parfaite ». Elle est bénévole auprès d’enfants handicapés, couve son frère et est bienveillante avec tout le monde…

Ce n’est pas que les personnages qui m’ont scotchée, ni l’histoire. Je pense que c’est la réflexion de Jesse. Son évolution. J’ai adoré apprendre à le connaître et le voir réapprendre à s’attacher aux gens. Il a un côté écorché vif et en même temps, il refuse de montrer le moindre signe de faiblesse. Il joue les gros durs mais ses actes montrent qu’il tient aux gens même s’il ne le veut pas. Jesse est pétri de contradictions et justement, c’est ce qui fait qu’on aime tant le lire. Il n’est pas parfait. Il n’a rien d’extraordinaire. C’est juste un gars qui essaye de garder la tête hors de l’eau et qui essaye de tirer parti de son environnement. Il survit, il étouffe dans l’isolation qu’il s’impose.

C’est difficile à définir, a dit Carter en haussant les épaules. Un mec qui est sway, c’est un mec… qui n’a pas besoin de la jouer cool parce que ça lui vient naturellement. Jesse, c’est le mec le plus cool de la terre. Il serait cap de te faire croire dur comme fer que je suis blanc tellement il est fort.

L’histoire également fait mouche. Même si la base n’est pas originale, on se laisse prendre avec plaisir. La manière d’écrire de Kat Spears est efficace. Elle ne laisse jamais de temps mort et sait doser l’action et les dialogues. Le récit ne fait jamais trop jeune ou immature. En fait, pour un peu, on oublierait même que les personnages sont au lycée.

Au final, sans être un coup de cœur absolu, vous comprenez bien que j’ai adoré Roi de pique. Il est parfait aussi bien à la plage que chez vous, quand vous avez d’un livre avec une bonne réflexion derrière.

6 commentaires sur « Roi de pique – Kat Spears »

  1. Ce n’est pas un livre sur lequel je me serai arrêté mais tu en parles tellement bien…les personnages sont atypiques ou du moins, l’auteur ne semble pas rentrer dans la caricaturale…

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