Une planète dans la tête – Sally Gardner

Synopsis (Sortie le 26 septembre 2013):

Depuis que ses parents ont dû fuir la répresion d’un gouvernement brutal, Standish vit avec son grand-père dans la « zone 7 », celle des impurs, privés de tout, surveillés en permanence… Dyslexique, il subit à l’école brimades et humiliations jusqu’au jour où il se lie d’amitié avec son nouveau voisin, Hector. Ensemble, ils rêvent de s’évader sur Juniper, la planète qu’ils ont inventée. Mais Hector et ses parents disparaissent sans laisser de trace… Ont-ils été supprimés?

Mon avis:

Je remercie les Editions Gallimard Jeunesse pour ce nouveau partenariat.

Le premier chapitre de ce roman est très court:

Je me demande si…
Si le ballon de foot n’était pas passé par-dessus le mur.
Si Hector n’était pas allé le chercher.
S’il n’avait pas gardé l’abominable secret pour lui.
Si…
Alors, je me raconterais sans doute une autre histoire.
Voyez-vous, les « si » sont comme les étoiles, innombrables.

Quel préambule, n’est-ce pas? Déjà, rien que par ces quelques phrases laconiques, mon intérêt a été pris. Ensuite, en moins d’une demi-heure, l’affaire était dans le sac. Emballé, c’est pesé. J’ai dévoré ce livre aussi vite que je finis un paquet de Percy Pigs.

Raconté du point de vue de Standish, l’auteure raconte avec poésie le quotidien qu’il doit supporter avec son grand-père, Papou, dans un monde violent, cru et totalitaire.

Des raisons pour lesquelles ce monde est ainsi, rien n’est dit.
Tout est suggéré: La surveillance permanente des citoyens de la Zone, les meurtres commis sur ceux qui gênent, la délation, la peur…

Et au milieu de tout ça, nous avons Standish.

Standish est ce qu’on appelle un rêveur. Il semble avoir toujours la tête dans les nuages mais son sens de l’observation sur le monde lui dicte sa manière d’agir. Comme il le dit: pour avoir l’air inoffensif, ayez l’air idiot. Et ça marche!

Honnêtement, je ne comprends pas en quoi le fait qu’il soit dyslexique mérite d’être mis en avant par rapport au résumé du livre mais cela joue un grand rôle dans la construction de son amitié avec Hector, je le concède. Cependant, je trouve la place accordée à ce trait dans le résumé trop importante par rapport à ce qu’il en est vraiment du récit.

Autour de Standish, différents personnages évoluent: Papou, son grand-père qui s’occupe de lui depuis que ses parents sont partis et qui l’aime comme son propre fils, Hector, son meilleur ami et camarade de jeux avec qui il rêve d’un monde meilleur et surtout M. Gunnell, son professeur très spécial.

Ces personnages sont tous représentatifs de la société où vit Standish. Papou incarne un modèle paternel protecteur et bienveillant tandis que M. Gunnell incarne l’autorité abusive et injuste. Ce Gunnell c’est la personnification du système et vous ne pouvez que le détester. Quant à Hector, il est la voix de la raison. Celui qui ramène les pieds de Standish sur terre ou qui l’encourage et le supporte dans son besoin d’évasion lorsque les choses deviennent trop dures.

Et puis un jour, Hector disparait.

En nous baladant entre passé et présent, vous pourriez croire que l’auteure va nous embrouiller mais il n’en est rien.

Au travers des réminiscences dont Standish nous fait part, nous comprenons le rôle que joue Hector dans la construction du héros et devinons l’étendue du totalitarisme du système gouvernemental. Cependant, et cela est dommage, on ignore totalement les raisons qui ont fait que ce monde est tel qu’il est.
Il est suggéré que le pays est en guerre contre quelqu’un mais sans plus.

Autre bémol qui m’a beaucoup agacée, ce sont les interjonctions du héros. Sérieusement, quand vous lisez « Merde à la puissance mille », la première fois, c’est amusant mais après, c’est très lourd. Vous vous voyez, vous, vous exclamer ainsi?

Sinon, j’ai beaucoup aimé la poésie avec laquelle Sally Gardner nous raconte l’histoire. Comment elle transforme des moments de violence et tristes en moments à la limite du rêve, nous faisant nous demander si c’est réel ou pas.

La fin du roman m’a particulièrement donné cet effet: elle est très triste, très émouvante et en même temps, je l’ai trouvée superbe, Standish-ish. Elle m’a énormément touchée, me rendant mélancolique et attendrie à la fois. Paradoxalement, c’est justement le passage que j’ai préféré le plus par rapport au livre.

En conclusion, Une planète dans la tête a été un vrai plaisir à lire. Ses chapitres courts, le style incisif et doux de Sally Gardner ainsi que son récit forment un roman très beau qui me laisse la même impression que celle que j’avais en refermant le Petit Prince.

Lors de sa sortie le 26 septembre, je vous conseille vraiment de vous le procurer. C’est un livre que vous pouvez partager avec vos enfants et qui fait réfléchir sur le pouvoir de la masse contre celui des tyrans, sur le pouvoir de l’espoir quand tout est perdu.

6 commentaires sur « Une planète dans la tête – Sally Gardner »

  1. Hello, j’ai vu dans un des commentaires qu’Audrey vous proposait d’intégrer votre site au réseau Paperblog.Est ce que vous avez testé? Si oui qu’est ce que ça donne, car sur le web on trouve un peu tout et son contraire, donc j’aimerais avoir un avis concret.Merci d’avance

  2. Bonjour,
    Je vous prie de m’excuser. Je n’ai malheureusement pas trouvé comment vous contacter autrement que par commentaire.
    Je souhaitais vous faire découvrir le service Paperblog, http://www.paperblog.fr dont la mission consiste à identifier et valoriser les meilleurs articles issus des blogs. Vos articles sembleraient pertinents pour certaines rubriques de Paperblog.
    En espérant que le concept de Paperblog vous titille, n’hésitez pas à me contacter pour toutes questions ou renseignements…

    1. Bonjour,

      Je suis intriguée par votre site que je viens de visiter. Merci de l’intérêt que vous portez à mes articles.
      Pouvez-vous m’en dire plus?

      Cordialement

  3. Tu dis de belles choses sur ce titre jeunesse (malgré le M… à la puissance 1000! lol, on a tous des expressions alambiquées comme ça qui reviennent ^^). Je ne vais pas naturellement vers les titres « jeunesse » à moins qu’une personne ne pointe le doigt sur un titre en disant que ça vaut la peine de le lire. C’est ce que tu viens de faire! 🙂

    1. Merci pour ce superbe compliment. Je ne vais pas instinctivement vers des livres Jeunesse non plus donc c’est vrai que j’avais peur de ne pas adhérer à cette histoire. Je ne regrette absolument pas de l’avoir eue à lire et le fait que j’ai réussi à te convaincre est une belle chose à mes yeux 🙂

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