La lumière dans les combles – Sharon Cameron

Synopsis (Sortie française le 14 janvier 2021):

« J’espère bien que vous allez m’emmener à la Gestapo. Alors, je pourrai leur dire ce que je vais vous dire à vous.
Que vous êtes des lâches. Et des idiots. Bien sûr que je veux cacher des Juifs! Je le reconnais. C’est la vérité. Je veux les cacher et les aider jusqu’à ce que quelqu’un décide d’en finir avec cette guerre. »
Une jeune Polonaise de seize ans cache treize Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale: une histoire vraie, un roman cross-over bouleversant, dans la veine de Ruta Sepetys.

Mon avis:

Cette fiction historique, inspirée de faits réels et de la vie de Stefania Podgorska, nous est racontée de son point de vue et nous fait la rencontrer avant la guerre. C’est alors une jeune adolescente éprise de liberté et qui n’a qu’une envie en tête: quitter le cocon familial qui l’étouffe et travailler. Elle n’a même pas douze ans.

Nous découvrons un esprit libre. Elle déteste les carcans et a l’esprit affûté. Grâce à cela, elle parvient à trouver un petit job à une trentaine de kilomètres de chez elle et donc, elle emménage dans un petit patelin où elle aide la famille Diamant à tenir leur boutique.

Nous vivons avec elle les derniers instants de son innocence. En effet, la Seconde guerre mondiale ne va pas tarder à commencer et avec elle, le début d’un cheminement initiatique pour Stefania.

J’avais entendu des rumeurs en ville. On murmurait que, pendant que nous étions réfugiés dans la cave, une centaine de juifs – des vieux et des petits garçons – avaient été obligés de marcher dans tout Przemysl jusqu’à la rue Mickiewicza, encadrés par des soldats allemands qui les frappaient s’ils tombaient. Et quand ils ne pouvaient plus courir, ils étaient emmenés au cimetière puis abattus. Mais je n’écoutais pas ces rumeurs. Je n’y croyais pas. Personne ne ferait ça. Et le cimetière était plein de tombes fraîchement creusées depuis peu à cause des bombes. Ne voulant pas y croire, j’offrais un terrain favorable au mensonge.

De par sa jeunesse, on peut aisément comprendre pourquoi Stefania, comme des millions de personnes, ont d’abord, sciemment ou non, ignoré la réalité de ce qu’il se passait à côté d’eux. Aujourd’hui encore, la haine peut tellement être banalisée que je suis effarée de constater qu’un extrémiste raciste peut encore se hisser au sommet de la politique sans que personne ne réagisse.

Mais, parce que Stefania est une libre penseuse, elle réalise rapidement qu’elle ne peut plus fermer les yeux. A partir de là, par des petits actes qu’elle croit inconséquents mais qui démontrent déjà son courage, elle agit. Jamais elle ne laisse sa morale être corrompue.

Quelquefois, on peut être agacé devant son impétuosité, devant le fait qu’elle ne sait pas la fermer car alors, elle se met en danger mais en même temps, on ne peut que l’admirer. C’est le plus grand des hasards qui fait qu’elle cache des Juifs. Elle n’a rien prévu mais les circonstances ainsi que ses convictions la poussent à agir pour le bien. Le vrai bien. Pas celui qui est dicté par les lois. Elle n’a que seize ans, elle doit s’occuper de sa petite soeur et elle sait qu’en aidant des Juifs, elle met leurs vies en jeu. Pourtant, elle le fait car elle ne conçoit pas de ne pas le faire. Elle ne conçoit pas de ne pas continuer à vivre normalement.

Plusieurs fois, j’ai partagé ses moments de doute, de désespoir, ses coups d’énervement vis-à-vis de certaines personnes. Stefania n’est pas parfaite. Elle est comme tout le monde. Elle a ses moments de faiblesse, de tristesse, de colère mais malgré cela, elle continue de se battre vaillamment. Vraiment, on peut souvent se dire que le monde est peuplé de gens pourris mais ce sont les personnes comme elles qui nous incitent à retrouver de l’espoir et de l’optimisme. Elle nous fait repenser notre vie et notre façon de voir le monde. Elle nous fait réellement évaluer nos priorités.

Les plus jeunes liront ce récit comme une aventure. La lumière dans les combles est le roman parfait pour aborder le thème de la guerre et du génocide avec eux sans les traumatiser. Les scènes de violence sont racontées sans entrer dans les détails. Rien n’est censuré mais il n’y a pas de description destinée à choquer.

Les adultes verront ce récit comme le témoignage d’une dure époque qui nous force à nous interroger et à nous rebeller contre des diktats. A seize ans, Stefania a compris que ce qui définit les hommes n’est pas dans leur nationalité ou leur langue ou leur religion mais dans leur manière d’agir et de se comporter avec autrui.

C’est une belle leçon de vie et de courage que tout le monde devrait lire et qui nous laisse humbles.

11 commentaires sur « La lumière dans les combles – Sharon Cameron »

  1. J’ai un peu du mal à accrocher, je n’arrive pas à totalement me plonger dedans. Stefania est pourtant un personnage attachant, tout comme sa soeur Hela, que j’adore et qui est vive, intelligente. Mais je ne sais pas pourquoi, je n’y arrive pas. Cela fait des jours que je suis dessus, mais je n’arrive à ne lire qu’une dizaine de pages avec de ressentir parfois de l’ennui.

      1. Ou de moi, ce n’est pas ce dont j’ai envie en ce moment, mais je ne le sais pas… Ou le fait que je connaisse déjà l’histoire et le dénouement. Je ne sais pas. J’y reviendra peut-être un jour.

          1. Non, mais je suis le Crif et ils en ont parlé récemment ou j’ai l’impression qu’ils en ont parlé il n’y a pas si longtemps. C’est inspiré d’une histoire vraie. Elle est décédée en 2018.

          2. Effectivement, c’est précisé dans les dernières pages du livre. J’espère que quand tu le reprendras, que tu accrocheras mieux en tout cas

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