Bienvenue à Gomorrhe – Tom Chatfield

Résumé:

Gomorrhe. Un nom murmuré dans les recoins les plus sombres des forums les plus tordus. Un site que la lie du Darknet rêve de visiter. Un marché pour les âmes torturées, où tout s’achète mais où chaque transaction peut coûter son lot de vie humaines. Un astre noir autour duquel gravitent, à condition d’en avoir l’accès, fanatiques et terroristes de toute obédience, issus de l’État islamique comme de l’extrême droite suprémaciste.
Le sésame de tous ceux qui rêvent de massacre, que celui-ci s’appelle jihad ou nuit de cristal.
Azi Bello, lui, poursuit des rêves nettement moins spectaculaires, et surtout beaucoup plus inoffensifs. Tout juste espère-t-il, depuis l’abri de jardin d’East Croydon qui lui sert de bureau, contribuer à rendre le monde un peu moins infréquentable en mettant ses talents de hackeur au profit de causes qu’il estime justes. Mais c’est bien ce «branleur de première», comme il se définit lui-même, aussi brillant derrière son écran que désemparé dans la vie réelle, qu’une mystérieuse organisation internationale va contraindre à infiltrer Gomorrhe. Et à se lancer dans un périple haletant, de Londres à San Francisco en passant par Berlin et Athènes, pourchassé par des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils sont souvent invisibles.

Mon avis:

Le début de ce roman commence très fort car il met en scène la mort d’un martyr de l’EI avant de nous emmener dans un autre coin de la planète et de nous présenter Azi.

Azi est le prototype du geek normal. Il vit reclus et hante les méandres d’Internet. Depuis sa cabane de jardin où il a installé son matériel ultra sophistiqué, il s’adonne au piratage « pour la bonne cause » et au fil des années, il s’est créé un « personnage », Jim, afin d’infiltrer les milieux les plus extrémistes. Ainsi, par le biais de Jim, il s’est fait un nom et c’est complètement par hasard, du moins, le croit-il, qu’il se retrouve mêlé à de sombres histoires et au darknet le plus confidentiel qui soit.

En effet, un jour, il reçoit un appel à l’aide d’une personne qu’il a appris à connaître au fil du temps, Munira et celle-ci semble en grand danger.

C’est le début de toute une aventure qui va le faire voyager aux quatre coins du monde sans qu’il n’ait le temps de dire ouf.

D’un côté, j’ai envie de dire que l’histoire est intéressante. Objectivement, elle l’est. Vous allez vous remuer les méninges, vous allez être épaté par les rebondissements que l’auteur nous réserve. On est servi pour ce qui est du côté thriller géo-économico-politique. L’intrigue est très bien ficelée et on sent qu’il y a un travail de recherche.

Cependant, là où j’ai eu du mal à entrer complètement dans l’action, c’est à cause du procédé d’écriture.

En effet, le récit est écrit au présent simple et c’est plutôt déroutant car le rendu fait vide d’émotion. Ca fait constat. A partir de là, c’est difficile d’être « dans » l’action car finalement, on nous cantonne presque de force au rôle de témoin extérieur. Ce point m’a vraiment gênée.

Ainsi, mon bilan est mitigé car bien que j’ai été intéressée par ce que le récit pouvait induire comme réflexion, je me suis paradoxalement ennuyée en restant involontairement en retrait.

Je referme donc ce livre avec un sentiment de frustration et de soulagement et bien qu’il fasse passer des messages non dénués d’intérêt, je suis quasiment certaine qu’il ne me laisse pas un souvenir impérissable. Dommage.