Ce qu’elle a fait – Gregg Olsen

Synopsis:

Liz vient de renverser un petit garçon. Le petit garçon de sa voisine. Qui est aussi sa meilleure amie.
Vous pensiez que Liz avait déjà commis l’irréparable ? Il y a pourtant pire…
Dans cette petite communauté paisible et gentrifiée de l’Oregon où tout n’est qu’image et faux-semblants, la disparition du jeune Charlie va créer un séisme et faire remonter à la surface tout un tas de terribles secrets pourtant enfouis avec soin.

Mon avis:

Je remercie les éditions L’oiseau noir et Netgalley pour leur confiance.

Le résumé a suscité en moi une réaction viscérale mêlée à de la curiosité. La maman qui est en moi ne supporte plus de lire ou voir des atrocités être commises envers des enfants alors j’ai tendance à éviter complètement ce genre de choses. Cependant, j’étais en même temps curieuse de voir comment l’auteur traiterait ce sujet, d’autant plus qu’il parle dans son résumé d’un tiers qui intervient dans l’histoire.

Nous faisons donc la connaissance de quatre personnes, constituant deux couples: Liz, Owen, Carole et David.

Un jour qu’elle est pressée et qu’elle est sous l’emprise d’un médicament ou de l’alcool, Liz renverse Charlie, le fils de Carole, sa meilleure-amie et voisine. Ce qui est déjà un terrible accident prend des proportions inouïes car prise de panique, Liz déplace Charlie pour le cacher sous une bâche. La police va donc s’en mêler, enquêtant sur une affaire de disparition d’enfant ou de kidnapping.

Liz, vous n’allez pas l’aimer. Elle a commis l’irréparable et s’enfonce toujours plus dans son mensonge. Pourtant, elle n’est pas la pire des personnages qu’on suit.

Son mari, Owen, la surpasse dans ce domaine. Sans vouloir trop vous en dévoiler, sachez juste qu’il est la démonstration que les apparences sont trompeuses et qu’on ne sait jamais ce qu’il se passe vraiment dans un foyer, une fois la porte fermée. Si je méprisais Liz, ce que je ressens pour Owen est différent. C’est une ordure de première. Vraiment. Les actions de Liz m’avaient déjà abasourdie mais lui, m’a fait me demander pourquoi j’ai décidé de lire ce récit. Il m’a beaucoup fait me questionner. Owen, c’est le genre de personnages que vous ne voulez pas lire parce qu’il est malsain . Il révolte, il indigne.

En face, Carole et David ne sont pas parfaits non plus. Carole est prostrée dans sa douleur mais ce qu’elle ressent parle tellement à mes tripes de parent! Je n’ai pas supporté de la lire car mon empathie était fortement mise à contribution. C’est l’une des rares situations où je regrette que ce soit le cas. Quant à David, ce n’est que sur la fin que j’ai ressenti un élan de sympathie pour lui. Il faut dire que l’auteur a pris le parti de ne nous plonger dans sa tête qu’à la fin du roman. C’est dommage car jusque-là, je me suis fait une image de lui, par l’intermédiaire de sa femme qui ne colle peut-être pas avec la réalité. Encore une fois, c’est la démonstration que les apparences sont trompeuses et l’auteur nous le rappelle avec brio.

En alternant les points de vue, Gregg Olsen construit et déconstruit les images renvoyées par les protagonistes. Il s’amuse avec les interprétations et les préjugés, suscite notre jugement pour mieux nous le renvoyer en pleine face. Vraiment, j’ai été surprise par les rebondissements. Il a su me balader au gré de la psychologie des personnages et de leur vécu personnel si bien que je n’ai pas anticipé un seul de ses rebondissements.

Au final, j’ai beaucoup aimé cette découverte. J’ai été toujours plus captivée au fil des pages. Seule, la fin suscite chez moi quelques interrogations. Je la trouve trop abrupte ou ouverte. Question de point de vue, hein, mais cela me laisse une impression d’inachevé, ce qui est dommage car j’ai beaucoup aimé ma lecture jusque-là.

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