Trilogie Eve of man, tome 1- Giovanna et Tom Fletcher

Synopsis:

Imaginez qu’aucune femme ne soit née sur Terre depuis cinquante ans.
Imaginez qu’enfin, une fille, une unique fille, naisse.
L’avenir de l’humanité repose sur elle.
Comment va-t-elle réussir à se rendre maîtresse de son destin ?

Mon avis:

Le résumé m’a plu d’emblée et comment vous dire, les premiers chapitres sont encore plus captivants!

Imaginez: un beau jour, toutes les naissances sur Terre ne sont que pour des garçons. Personne ne s’en rend compte avant que plusieurs jours ne se passent comme ça et le phénomène dure des semaines, puis des mois, des années. Cinquante années. Les dernières générations croient alors à leur extinction. Que se passerait-il? Vous l’imaginez sans peine: gaspillage des ressources terriennes, guerres mais surtout, avec les femmes en très grande minorité, elles ne seraient plus libres de leurs mouvements. On vit déjà dans une société qui objectise les femmes mais là, ce serait encore pire.

Un jour, une fille naît enfin et tout à coup, un énorme fardeau lui tombe dessus. Elle n’a rien demandé mais elle porte le futur de l’Humanité sur ses épaules.

L’histoire d’Eve captive car elle touche directement à la nature de l’Homme. Elle nous montre comment il agit lorsque sa conservation est en jeu. Quelque part, on se dit que l’Homme est pourri et on se révolte à cause des théories qu’il élabore pour expliquer les phénomènes qu’il ne comprend pas. Oui, j’ai été très énervée de le voir juger que s’il n’y a que des naissances masculines, c’est qu’il y a un problème chez les femmes. Dans le même esprit, il y a de grandes pistes de réflexion quant à la place de la femme car bien qu’elles soient en voie d’extinction et que le monde ait pris conscience de leur importance, elles n’en demeurent pas moins des objets pour les hommes qui font la société. Si l’histoire m’a tant captivée, c’est parce qu’elle décrit une société très actuelle, finalement, malgré un contexte différent. On reconnaît cette mentalité et c’est troublant.

L’histoire m’a tenue en haleine du début à la fin. J’étais incapable de lâcher le roman. Il y a tant d’aspects dans le récit qui font réfléchir!

A partir du moment où Eve est apparue, toute sa vie a été monitorée et minutieusement contrôlée afin qu’elle serve les aspirations de puissances qui la dépassent. Sa mère elle-même a été privée de sa liberté avant même l’accouchement. On trouve ici un air du film avec Jim Carrey, le Truman show car tant que personnes ne pose de questions, tout a l’air beau et propre.

Ensuite, cela soulève la question de la science face à la Nature. Il est facile de se reposer sur la première car elle permet, souvent, d’aider mais qui contrôle les scientifiques et empêche les dérives? Eve of man rappelle que la science est une affaire d’hommes et qu’à ce titre, elle n’est pas infaillible. Quelquefois, elle doit s’effacer au profit d’une profession de foi. C’est une bonne leçon que de rappeler que parfois, il faut savoir faire confiance à son propre jugement.

Enfin, l’action du roman a été une surprise addictive: la romance est très bien amenée. Elle n’est pas cousue de fil blanc. Au contraire, il y a une atmosphère de passion et d’interdit. On ne peut que rooter pour BrEve.

Les rebondissements permettent de découvrir une galerie de personnages secondaires nombreux mais auxquels on s’attache vite. J’ai en particulier aimé l’amitié qui lie Bram et Hartman.

Si, quelquefois, les Mothers m’ont fait penser aux femmes dans The Handmaid’s tale, roman auquel on peut aussi penser ici, elles s’en démarquent par ce qu’elles laissent échapper. Rien n’est blanc ou noir. Ici, tous les personnages sont complexes et même les plus méchants suscitent notre curiosité. On remet tout en cause.

Les points de vue se complètent et nous décrivent une vision du monde qui pourrait très bien être vraie. C’est pour ça que ce roman fait fort: il est plausible. On y croit. Les héros mêmes sont plausibles. En étant dans leur tête, on comprend le cheminement de leurs pensées. On se dit qu’on pourrait être eux. Ils ne sont pas parfaits, leur impulsivité leur joue des tours mais on se reconnaît dans leurs défauts et leur innocence.

Comme vous le voyez, j’ai un gros coup de coeur pour ce premier tome. J’ai tout adoré: l’histoire, les personnages, les rebondissements et même s’il se termine en cliffhanger, les mots sur lesquels il nous laisse, nous donnent le sourire. C’est un premier tome parfait!

Dans le même registre, vous trouverez mon avis sur The handmaid’s tale.

2 commentaires sur « Trilogie Eve of man, tome 1- Giovanna et Tom Fletcher »

  1. J’étais déjà intriguée et ton avis m’a convaincue de le lire.
    C’est vraiment une problématique qui me parle. La place de la femme est de plus en plus décriée.

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