Synopsis:
Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d’elle, c’est l’Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s’apprête à chasser tous les Juifs du royaume.
La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d’autres balayée par le vent mauvais de l’Histoire ?
L’épouvante se mêle au comique, les destins s’enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d’une légende.
Mon avis:
Je retrouve la plume de Cizia Zykë avec bonheur dans ce récit écrit juste avant son décès. Ce n’est pas une nouvelle aventure mais une véritable oeuvre de fiction que nous découvrons, un conte. Celle-ci met en scène Alma, une petite fille rescapée du massacre de son village. Elle a la particularité de parler avec Dieu et elle a une personnalité telle que tout le monde l’adore.
Une fois que vous plongez dans cette fable, vous êtes pris par l’énergie qui se dégage de la narration. C’est plein d’autodérision mais aussi d’une lucidité caustique, d’un sarcasme face à notre monde. En lisant Alma, vous êtes incité à réfléchir sur ce qui vous entoure.
En quelques mots comme en cent mille,disons qu’en ces années1480 et quelques… eh ben on n’aimait pas les Juifs, voilà!
Je sais, je sais, je sais… Ca vous paraît étrange, à vous qui vivez au couer de cette belle époque moderne où règne la tolérance universelle. Où l’amour seul guide les relations entre les peuples. Où il ne viendrait à l’esprit de personne l’idée absurde de détester son prochain en raison de sa religion.
On la lit comme on boit du petit lait. Alma nous happe dans son sillage. On s’amuse, on est ému, on rit puis on s’émeut, on est effaré, on pleure.
On retrouve le talent d’orateur de Cizia Zykë à l’oeuvre. Il n’a pas besoin de descriptions alambiquées pour nous embarquer dans son monde. Le ton est péchu. Sa familiarité nous parle et son humour fait mouche. C’est un régal! Je suis décidément fan! C’est un conte mais narré à la façon de Cizia Zykë et ça, c’est génialissime!
La fin du roman m’a rendu toute triste mais elle s’inscrit dans une logique que je comprends. Je ne la concevrais pas autrement à vrai dire.
Alma est donc une pépite que je vous recommande chaudement. Elle vous laissera dans une humeur morose, un peu comme celle qui nous prend quand l’automne arrive, que les colchiques fleurissent, fleurissent, marquant la fin de l’été.
Du même auteur, retrouvez mon avis sur Oro.