L’aube sera grandiose – Anne Laure Bondoux

Synopsis (Sortie le 21 septembre 2017):

Titania emmène sa fille, Nine, seize ans, dans une mystérieuse cabane au bord d’un lac. Il est temps pour elle de lui dévoile des événements de sa vie qu’elle lui avait cachés jusqu’alors. Nine écoute, suspendue aux paroles de sa mère. Flash-back, anecdotes, personnages flamboyants , récits en eaux troubles, souvenirs souvent drôles et parfois tragiques, bouleversants, fascinants secrets… Peu à peu jaillit un étonnant récit familiale qui va prend pour Nine, un nouveau tour au petit matin.

Mon avis:

Je remercie les Editions Gallimard Jeunesse/On lit plus fort pour leur confiance.

Comme j’avais énormément aimé Tant que nous sommes vivants de cette auteure, j’ai été très heureuse et enthousiaste devant cette nouveauté. La couverture m’a séduite d’emblée et le résumé me faisait baver.

Alors, lorsque nous entrons dans l’histoire, Nine, celle par qui nous allons découvrir la formidable histoire de sa famille, est en rogne contre sa mère qui l’a non seulement empêchée d’aller à la fête à laquelle il faut absolument y aller pour sa vie sociale au lycée mais qui l’a en plus emmenée, sans prévenir en voyage et ce, sans lui dévoiler leur destination.

Vous imaginez donc que quand elles arrivent dans un chalet isolé, hors de portée de toute civilisation et sans réseau internet qui passe, Nine n’est pas très heureuse.

Cependant, sa curiosité va être happée par ce que sa mère s’apprête à lui dévoiler. Par la même occasion, nous sommes comme des petits enfants devant un conteur. Car L’aube sera grandiose dégage bien cette atmosphère de conte et la magie opère.

C’est plein de vie. Ce n’est pas exempt de drames ou de rebondissements qui nous font mal au coeur mais s’il y a une chose qui m’a marquée, c’est l’optimisme qui anime nos héros et le lyrisme qui nous fait sourire subrepticement.

J’étais là. Debout, exactement au même endroit. Sauf que ma vie était compliquée à cette époque et que je me demandais ce que j’allais bien pouvoir offrir à un enfant. J’ai attendu que le jour se lève. Et quand le soleil a franchi la ligne de l’horizon, là-bas, j’ai su que j’avais envie de t’offrir ça.
– Le lever de soleil?
– Oui, le rougeoiement de l’aube. Et les oiseaux, l’eau, la brume, les grenouilles…
– Et les moustiques […]
– Oui, même les moustiques […]Le monde tel qu’il est: avec son infinie beauté et son lot d’emmerdements.

Nous découvrons des personnages hauts en couleurs auxquels on s’attache immédiatement. J’ai craqué pour ces beaux-pères qui rythment la vie de Consolata et de ses frères. Ils m’ont apprivoisée comme ils ont su se faire une place dans le coeur de la fratrie alors ça m’a fait énormément plaisir de les voir garder contact et continuer à s’aimer malgré les années et les circonstances.

Je ne peux que ressentir une espèce d’admiration pour la mère de Consolata alors qu’elle fait de son mieux pour offrir une meilleure vie à ses enfants tout en étant libre et indépendante. Elle me fait l’effet d’être nébuleuse, presque insaisissable. Comme une héroïne intemporelle. Cela ne doit pas être facile de vivre avec elle mais on en garde un souvenir impérissable et qu’on chérit à jamais.

Enfin, en nous baladant entre présent et passé, l’action m’a envoûtée. J’ai eu l’impression de vivre une véritable épopée. Une fresque rocambolesque. J’ai rêvé avec les enfants. J’ai participé à leurs jeux. J’ai partagé leurs rêves, leurs frustrations, leurs déceptions. J’ai vu passer vingt années de la vie d’une famille sans m’en lasser. J’en voulais toujours plus et ce, alors qu’il n’y avait pas de grand coup d’éclat.

J’ai été bluffée par le grand mystère dévoilé à la fin du roman comme on peut l’être en terminant un policier. En effet, de fil en aiguille, en nous faisant tenir en haleine avec des interrogations soulevées, c’est comme si je remontais un fil, que je dénouais une enquête. C’était toujours plus captivant.

A la fin, j’étais toute chamboulée. J’avais l’impression d’avoir résolu un des mystères de l’univers. Et puis, alors que je quittais les personnages, j’ai eu envie d’aller assister à un lever de soleil sur la colline. Dans un silence religieux, émue aux larmes sans trop savoir pourquoi, j’ai acquiescé. L’aube était grandiose.

De la même auteure, retrouvez mon avis sur : Tant que nous sommes vivants.

2 commentaires sur « L’aube sera grandiose – Anne Laure Bondoux »

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