Synopsis:
Des tronçonneuses et de l’alcool. Voilà ce que vend l’aventurier Haig, sur sa péniche la Marie-Marjo, à travers la jungle, dans le Cambodge tout juste libéré, depuis le fleuve Mékong jusqu’au pied des mystérieux Monts Rouges. Mais quel est cet être qui semble répandre la mort devant lui? Qui est cette Espagnole trop sexy pour ce far-west des camps forestiers cambodgiens? Pourquoi a-t-elle absolument voulu le suivre?
Mon avis:
Je remercie Joêl et les éditions Taurnada pour m’avoir permis de découvrir cet aventurier.
J’en avais déjà entendu parler, vaguement, alors quand l’occasion m’a été donnée de le lire, je n’ai pas hésité. Il faut dire que j’avais déjà beaucoup aimé Oro de Cizia Zykë. D’ailleurs, Chéri est un grand fan de Cizia Zykë et c’est lui qui me l’a fait découvrir donc
en voyant son nom sur la couverture et en constatant que les auteurs se connaissaient très bien, je n’avais pas besoin d’être convaincue, ce qui a fait le bonheur de Chéri par la même.
Donc, je me suis lancée dans cette aventure.
Celle-ci m’emmène sur les traces de Haig, un contrebandier un peu je-m’en-foutiste qui écume le Mékong à longueur de journées sur un bateau/vieux-tacot qui a fait son époque, la Marie-Barjo, et qui est sur le déclin.
En matière de débrouillardise et de roublardise, il est fort, très fort. Il se faufile entre les mailles des filets officiels qui pourraient lui valoir des ennuis, connaît les ressorts des coins où il va alors qu’il est dangereux de s’y rendre… Si vous voulez de l’alcool, du tabac, n’importe quoi, en étant dans le fin fond de la jungle, adressez-vous à Haig. C’est l’homme de la situation.
Et puis, un jour, un bonhomme lui demande s’il peut le transporter dans un coin de la jungle dangereux car peuplé d’anciens khmers rouges déserteurs qui tirent sur tout ce qui bouge.
C’est là que le caractère de Haig me plaît: il sait dire non sans concession. Il a des états d’âmes comme tout le monde mais il agit à sa guise, sans rendre de comptes à personne et il dit ce qui lui passe par la tête. Il se fout de ce que pensent les autres. Il se fout de blesser les autres. Il n’est pas égoïste, loin de là, mais il est indépendant. Il vit comme il l’entend et n’accepte pas qu’on puisse tenter de le changer.
Dans cette folle aventure, il révèle un goût prononcé pour la danger tout en étant lucide. Il m’a fait énormément rire quand il dit qu’il sait qu’il va au-devant d’embrouilles mais qu’il le fait quand même car sinon, où est l’aventure? Haig est déjanté mais dans le bon sens du terme. On s’attache à ce baroudeur qui ne mâche pas ses mots et qui dit les choses de façon très directe.
Le récit fait son oeuvre: j’ai été transportée. Je n’ai jamais baroudé dans la jungle mais c’est comme si j’y étais. En plus, il m’a fait voyager avant l’heure. Mon périple cambodgien est programmé pour dans quelques mois et j’ai maintenant encore plus hâte d’y être! J’ai été dépaysée, j’ai ressenti la chaleur moite de la mousson. Je l’ai vécue aussi intensément que je l’avais vécue en Thaïlande. Je me suis sentie dans ma famille.
L’action est telle qu’on se demande si l’écrivain n’a pas vécu les aventures qu’il raconte car c’est fait avec une telle vivacité, une telle précision! On voit l’intrigue se dérouler de la même façon qu’on regarde un film. Rien ne nous échappe.
En conclusion, Le secret des Monts Rouges m’a fait passer un bon moment de lecture. J’y ai retrouvé ce qui m’avait plu avec le camarade de l’auteur.
Un bémol toutefois, lié à la couverture du roman: autant j’aime l’alliance du vert (et ce vert est mon préféré!) avec les couleurs chatoyantes du ciel, autant je ne suis pas fan de l’effet donné à la typographie de « Haig » et je ne trouve pas forcément utile d’insérer la fille dans le paysage. Pour moi, s’il avait fallu mettre une personne sur la couverture, il aurait été plus logique de mettre le héros. Mais bon, les goûts et les couleurs…
Et bien voilà, je rattrape mon retard et après avoir lu cet avis, je situe mieux l’histoire 🙂
Et je dis que ça peut être pas mal du tout.
Je comprends ta remarque sur la couverture, effectivement plus kitsh :p Bon tant que le contenu est bon, mais c’est vrai que du coup, ça n’attire pas forcément le lecteur. ^^
Totalement! La couverture ne m’attire vraiment pas. C’est pour ça qu’entre ce tome et celui d’après, y a une amélioration, pour moi, sur tous les fronts. Entre la couverture et la manière de raconter l’histoire qui est plus énergique, mon suffrage va sans conteste au 2eme