Risk – Fleur Ferris

Synopsis:

Taylor et Sierra sont meilleures amies depuis toujours. Même si Taylor en a parfois un peu marre : pourquoi est-ce toujours Sierra qui obtient tout ce qu’elle veut ? Notamment ce Jacob Jones, qu’elles ont rencontré ensemble sur un chat en ligne. Évidemment, c’est Sierra qui, encore une fois, décroche un rendez-vous !
Mais le lendemain, Sierra ne rentre pas. Le jour suivant, toujours pas de nouvelles… Son amie a une fâcheuse tendance à vivre comme bon lui semble, sans forcément penser à prévenir les autres. Est-ce que Taylor ne s’inquiète pas pour rien ?

Mon avis:

Dans la collection New Way, je n’avais pour l’instant pas super aimé mes lectures, les trouvant pas approfondies. Leur thème, bien que prometteur, n’était abordé que de façon superficielle et du coup, j’étais déçue. Risk détonne dans cette collection et en bien.

Raconté du point de vue de Taylor, il nous raconte comment la vie de celle-ci va être chamboulée suite à une rencontre en ligne avec Jacob Jones.

Taylor et Sierra ont toutes les deux quinze ans et sont meilleures amies depuis l’enfance. Elles sont pratiquement soeurs car leurs mères sont meilleures amies depuis l’université et qu’elles ont tout fait ensemble. Mariage, enfants, leur vie est synchrone.

Taylor est jalouse de Sierra car Sierra a tout ce que Taylor n’a pas: la beauté, la popularité auprès des garçons, l’insouciance… Alors, le jour où elles craquent toutes les deux sur Jacob Jones, on s’attendrait à ce que Taylor lui en veuille au lieu de s’effacer.

Sauf que Jacob Jones est un prédateur…

Fleur Ferris aborde ici son thème d’une façon inattendue. Elle n’hésite pas à frapper fort et à nous montrer en quoi Internet peut être si dangereux. Ainsi, sans être moralisatrice, elle se contente de nous montrer. Elle n’exagère rien. Elle raconte simplement le récit d’une adolescente qui s’est montré trop naïve.

J’ai chatté avec des amis des milliers de fois. Il m’est rarement arrivé de parler à des inconnus en ligne et je n’ai jamais rencontré personne de cette façon. Mais je connais beaucoup de filles – et de garçons d’ailleurs – qui l’ont fait. J’ai même entendu parler de gens plus âgés qui se mariaient après s’être rencontrés sur Internet. Ca se fait, et la plupart du temps, tout se passe bien.

L’auteure nous rappelle à quel point il est facile de faire confiance à des inconnus, d’oublier qu’il existe toujours des risques dans ce genre de rencontres. Elle n’a pas peur d’aller au fond des choses en marquant le coup. Ce que j’ai apprécié avec elle, c’est qu’en plus, elle n’a même pas besoin de faire dans l’horreur. Elle met en place son fait sans que l’on n’ait besoin d’en être témoin et finalement, tout le reste de l’histoire est construit sur le « autour du fait ».

Elle nous montre que personne n’est à l’abri. Tout le monde peut être piégé par un manipulateur. On laisse tous des traces de notre vie sur Internet et ces traces peuvent être utilisées contre nous, pour nous faire croire ce qu’on veut.

Cela me rappelle quelque chose. Il y a quelques années, j’étais dans le bus et l’homme qui se trouvait assis devant moi chattait avec des jeunes filles. Seulement, il le faisait sous un faut profil. Il se faisait passer pour une fille de quinze ans, comme celles à qui il parlait, faisait comme s’il était leur pote… Il s’immisçait dans leur vie en les flattant et le pire, c’est que même si ça m’a rendue malade, on ne pouvait rien faire car « il ne faisait que parler. Parler, c’est inoffensif ». Des chiffres qui font peur: sur Internet, 30% des internautes sont des prédateurs et 8% passent aux actes. Cela peut sembler peu mais c’est déjà trop!

Dans Risk, Sierra a également sa part de responsabilité: elle a un passif à risques. Elle s’est fait prendre en train d’envoyer des photos de ses seins à des internautes. Elle est totalement irresponsable, insouciante. Elle n’a aucune conscience de ce qui peut lui arriver car dans sa tête à elle, « ça n’arrive qu’aux autres. » Même Taylor ne réalise pas l’ampleur des choses. Envoyer une photo des seins était « juste une blague ». On a envie de les secouer comme des pruniers devant ce genre d’arguments. Ce qui fait peur, c’est que cette façon de minimiser les choses est courant. On oublie qu’on s’expose aux risques comme tout le monde, on se croit au-dessus d’eux. Ca n’arrive qu’aux autres… et Fleur Ferris se charge de nous rappeler que non, ça peut arriver à tout le monde. Ce n’est pas une question d’intelligence mais de chance. Il y a toujours des précautions à prendre et il vaut mieux en prendre trop que pas assez.

Ainsi, Risk a été une très bonne lecture que je recommande à tous et à toutes. C’est une très bonne surprise qui vient remonter mon avis sur la collection New way.

8 commentaires sur « Risk – Fleur Ferris »

  1. J’ai apprécié cette lecture, être confronté aux risques d’internet que l’on a tendance à oublier. A mettre dans toutes les mains !

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